5 placements financiers à la loupe : où se situe le crowdfunding ?

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Si vous avez de l’épargne ou quelques économies à placer, vous vous demandez sans doute comment obtenir le meilleur rendement possible, tout en limitant le risque ? Avec la baisse des taux d’intérêt et les aléas de la bourse, certains placements ne sont plus aussi intéressants que par le passé. Alors, sur quels supports investir ? Focus sur 5 types de placements financiers dont le crowdfunding.

Les placements garantis ne rapportent plus

C’est un constat : plus de 80 % des Français détiennent un livret d’épargne réglementée. Cette catégorie regroupe le Livret A, le LDD (Livret Développement Durable), le LEP (Livret d’Epargne Populaire), le PEL (Plan Epargne Logement) ou encore le CEL (Compte Epargne Logement). Ces comptes ont pour avantages de sécuriser votre argent (l’Etat se porte garant), de le maintenir disponible, de garantir un taux d’intérêt… mais qu’en est-il de la rémunération ?

Les placements sans risque sont peu attractifs en 2020 : avec des taux de 0,5 % pour le Livret A ou le LDD, et 1 % pour le LEP, les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas. Pire, à cause de l’inflation (estimée à 1,1 % en 2019 par l’INSEE), vous perdez de l’argent ! En effet, même si le montant de vos avoirs ne baisse pas, vous pourrez acheter moins de biens et services qu’auparavant avec la même somme : votre pouvoir d’achat diminue.

Autre produit phare, le PEL n’est pas plus attirant avec un taux de rémunération de 1 % (PEL ouverts depuis le 1er août 2016). De plus, pour les plans ouverts depuis le 1er janvier 2018, les intérêts sont désormais fiscalisés.

Enfin, dans la liste des placements sans risque de perte en capital, on peut considérer que seul le fonds euro présente un rendement légèrement supérieur à l’inflation : 1,5 % (taux moyen constaté en 2019) contre 1,1 %… pas de quoi dynamiser votre épargne. Pour rappel, le fonds euro peut être souscrit au sein d’une assurance-vie, d’une épargne-retraite (PERP et contrat Madelin) ou d’un contrat de capitalisation.

Les rendements de l’assurance-vie devraient baisser en 2020

L’assurance-vie est un contrat d’épargne bien connu, notamment pour sa fiscalité avantageuse lors d’un retrait après 8 ans de détention ou lors de la succession. En revanche, beaucoup d’épargnants ne savent pas que l’assurance-vie permet un choix important de différents supports d’investissement.

Depuis plusieurs années maintenant, les contrats monosupport (principalement investis en obligations d’Etat ou d’entreprises) sont délaissés au profit de l’assurance-vie multisupports. En effet, avec ce placement, vous pouvez choisir comment répartir votre capital en fonction de votre profil et de vos objectifs. Une partie est généralement placée sur le fonds euros (capital garanti) et le reste sur divers actifs financiers, appelés Unités de Compte (actions de sociétés, parts de Sicav ou de SCPI, etc.), a priori plus rémunérateurs car plus risqués.

Cette diversification entre sécurité et recherche de rendement a permis à l’assurance-vie multisupports d’offrir un rendement moyen de 2,5 % pour 2019, soit 2 à 3 fois mieux que le Livret A. Malgré tout, les Unités de Compte sont soumises aux aléas du marché et on sait que les crises économiques ou sanitaires impactent très fortement les résultats boursier. C’est pourquoi, le rendement de l’assurance-vie devrait baisser en 2020.

L’immobilier restera t-il une bonne opportunité ?

En France, la pierre est une valeur refuge, un moyen d’épargne aussi. L’immobilier est réputé sûr et durable et les taux bas actuels encouragent à investir. Si ce type de placement peut représenter une bonne opportunité financière à long terme, il faut cependant en maîtriser les caractéristiques.

En effet, l’investissement immobilier comporte des risques : loyers impayés, vacance du logement, dévalorisation de l’immobilier, manque de sérieux du promoteur dans le neuf, retards de livraison, etc. Certes, il existe bien des assurances, mais tout ne peut pas être couvert. De plus, le marché du neuf est porté par des dispositifs fiscaux incitatifs tels que le Pinel, le Malraux ou le LMNP : combien de temps seront-ils maintenus ?

Il est donc fortement conseillé de se faire accompagner par un professionnel du secteur avant de se lancer.

Les craintes de l’investissement en Bourse

Aujourd’hui, il est plutôt facile d’accéder à l’investissement en Bourse grâce au PEA (Plan d’Epargne en Actions) ou avec des solutions de placements en gestion déléguée que proposent les banques et assureurs notamment.

La Bourse peut être un placement rentable, si on pense à long terme. Pour rappel, l’indice français CAC 40 a progressé de 1 200 % en 30 ans, et cela malgré les crises traversées. L’investissement sur une longue période permet de lisser les effets des cycles baissiers.

Malgré cela, on compte seulement 4,7 millions de PEA ouverts en France. Plusieurs facteurs expliquent cette aversion au risque des épargnants Français :

  • Les fluctuations des marchés boursiers ces dernières années ;
  • La déconnexion croissante entre la valeur réelle d’une entreprise et sa valeur boursière ;
  • La fiscalité punitive qui a longtemps été appliquée aux actions;
  • La vision négative de « l’actionnariat » qui n’a pas bonne presse.

Même si la Bourse offre des rendements intéressants sur le long terme, il faudra suivre quelques règles de base comme investir seulement l’épargne dont on n’a pas besoin, diversifier son portefeuille ou savoir prendre ses bénéfices et couper ses positions perdantes. C’est un type de placement qui demande une rigueur et un suivi de tous les instants.

Et l’investissement en crowdfunding dans tout ça ?

Depuis une dizaine d’années, le financement participatif attire de nombreux investisseurs (+ 56 % de fonds collectés en 2019). Et pour cause, il répond aux aspirations des Français en matière d’épargne : choisir directement les projets, connaître les dirigeants, participer à l’économie réelle… au contraire des placements bancaires traditionnels impersonnels où l’on ne sait pas exactement où et comment sont placés les fonds.

Cependant, toutes les composantes du crowdfunding ne bénéficient pas du même attrait :

L’investissement en capital (actions de startups principalement)

Il ne représente que 8 % des fonds investis. C’est peu surprenant, car le risque est élevé : perte totale du capital initial, non-liquidité (pas de possibilité de vendre les titres quand on le souhaite), performance soumise au développement de l’entreprise, durée de placement inconnue à l’avance et souvent longue (8 ans et plus).

Et le « track record » (historique du secteur) n’est pas encore représentatif. Beaucoup de sociétés ont été financées dans les 5 dernières années et ne sont pas encore à maturité. Pour se faire une idée juste, il faudra donc attendre quelques années. Cependant, une dizaine d’entreprises (sur plusieurs centaines) ont permis, à ce jour, à leurs actionnaires de tirer profit de leur investissement.

Pour résumer, l’investissement en capital peut apporter des rendements importants (selon la performance de la société) mais il comporte des risques et doit se considérer à long terme.

Le prêt aux entreprises (prêts et obligations)

Le segment qui connaît le plus grand succès est celui du prêt aux entreprises, que ce soit sous forme de prêt participatif pour une PME ou en obligations à taux fixe pour financer un programme immobilier ou un projet d’Energie Renouvelable. Les raisons ? Des taux d’intérêt élevés, des durées moyennes d’investissement courtes (de 15 à 24 mois en moyenne) et des défauts limités… pour l’instant et selon les plateformes.

En effet, les taux de rémunération nets (après application de la fiscalité liée au crowdfunding) sont de 3 % à 7 % annuel, bien plus attirants que les placements financiers traditionnels. La grande majorité des opérations se déroulent sans accroc et beaucoup ont été menées à terme de manière positive. Quant aux défauts de remboursement, comme les statistiques ne sont pas consolidées au niveau du secteur, il est difficile d’avoir une vision précise. Cependant, ils peuvent varier fortement d’une plateforme à une autre : certaines affichent des taux de défaut à 2 %, d’autres à plus de 10 %.

Le crowdfunding est un bon moyen de diversifier ses placements, à condition de bien sélectionner la plateforme et les projets avant d’investir.

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