Crowdfunding : sur quels secteurs investir ?

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Le crowdfunding est désormais bien ancré dans le paysage de l’épargne en France. Le principe est désormais relativement connu, et largement éprouvé depuis plus de 10 ans d’existence. De nombreuses plateformes de crowdfunding mettent en relation des sociétés porteuses de projets à la recherche de financement, et des épargnants désireux de donner du sens à leur épargne.

Les épargnants ont l’embarras du choix. Ainsi, il est possible d’investir sur le secteur immobilier, les énergies renouvelables, ou encore les projets agricoles ou vinicoles. Comment choisir ?

Le choix par affinité 

C’est sans doute le plus évident. Beaucoup d’épargnants cherchent à donner du sens à leur épargne. Le but est d’obtenir des revenus financiers certes, mais aussi (et de plus en plus) de soutenir un projet qui leur tient à cœur.

Parmi les secteurs les plus populaires en financement participatif, on trouve :

  • l’immobilier, avec notamment la plateforme Homunity (avis à consulter ici). Exemples de projets : restauration d’un chalet à Megève, construction d’un immeuble résidentiel en banlieue Parisienne, transformation d’un immeuble de bureaux en immeuble résidentiel, etc. Cela concourt directement à permettre la construction de logements, donc une bonne action contre la pénurie de logements en France !
  • les énergies renouvelables, avec notamment la plateforme Lendopolis. Exemple de projet : construction de centrales solaires en Loire-Atlantique. Il s’agit d’un investissement socialement responsable, le développement des énergies renouvelables est un enjeu de société de premier ordre.
  • l’agriculture, avec notamment la plateforme MiiMOSA. Exemples de projets : financement d’une filière de légumes frais, d’un restaurant avec des plats maison préparés avec des produits locaux, d’un élevage de cailles, d’une exploitation laitière dans l’Aveyron, etc. Encore un secteur indispensable à soutenir, pour accompagner vers l’agriculture bio et locale.

Le couple rendement / risque

Investir avec le cœur est important, mais l’objectif est aussi de dégager des revenus et sans prendre de risques exagérés. Quand on investit, on compare le couple rendement / risque. C’est-à-dire : le rendement rémunère t’il correctement le risque pris ? Le 0 risque rémunère peu (livret A à 0,50 %), mais quand on prend des risques pour son épargne on s’attend à un meilleur rendement.

C’est le cas du crowdfunding qui n’est pas sans risque. En effet, les épargnants financent des entreprises qui pourraient être en défaut de paiement et ne pas honorer le remboursement (cas rare mais risque non nul). Il faut aussi savoir que les épargnants prêtent pour plusieurs mois voire plusieurs années, donc l’argent est bloqué.

Règlementairement, les plateformes de financement participatif sont très encadrées et régulées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et disposent d’agréments pour exercer.

Dans le secteur immobilier, les promoteurs immobiliers faisant appel au financement participatif sont sévèrement audités par la plateforme avant d’être présentés aux épargnants. De même que les projets, triés sur le volet. En pratique : visite du terrain, vérification de la solvabilité du promoteur, de son expérience, analyse financière du projet, etc. Donc le risque doit tendre vers 0 et des plateformes comme Homunity affichent encore 0 défaut de paiement pour plusieurs centaines de projets financés. Généralement, les rendements des projets sont de 8 à 10 % bruts.

Dans le secteur des énergies renouvelables, ce sont généralement des sociétés bien établies et soutenues par l’Etat qui font appel au crowdfunding. Donc le risque de défaut de paiement est relativement faible. Les projets sont rémunérés en moyenne 4-5 % brut. Un petit défaut : l’investissement est parfois réservé aux habitant du département du projet…ce qui arrive quand il y a eu appel d’offre public.

Dans le secteur agricole, les rendements de 3 à 6 % brut selon les projets. Ici, les professionnels soutenus sont des structures plus petites, généralement en TPE (très petite entreprise). Donc un investissement plus local, plus concret et plus accessible (investissement à partir de 50 €)…mais peut-être un peu plus risqué.

La fiscalité : ce n’est pas un critère

Nous avons évoqué plus haut des rendements bruts. Le crowdfunding permet d’obtenir des intérêts car les emprunteurs remboursent le capital des épargnants avec intérêts. Mais quelle est l’imposition ?

Dans tous les cas, la fiscalité est la même pour tous les projets de crowdfunding, donc ce n’est pas un critère de sélection. En effet, les intérêts des épargnants sont taxés à 30 %. C’est ce qu’on appelle la flat tax, ou encore Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU).

Ainsi, 1 000 € bruts de revenus en crowdfunding représentent 700 € de gains nets. Pour les contribuables les moins imposés (tranche marginale d’imposition 0 % ou 11 %) il est possible (et intéressant !) d’opter pour le barème de l’impôt sur le revenu plutôt que le PFU. Il est d’ailleurs recommandé de calculer l’imposition selon les 2 cas de figure dans un souci d’optimisation fiscale.

Sachez que le crowdfunding immobilier est exclu de l’assiette de calcul de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Donc inutile d’éviter le secteur du crowdfunding immobilier quand on est assujetti IFI.

Conclusion

En crowdfunding, il faut investir avec le cœur ET avec le cerveau. Servir de nobles causes oui, mais en maitrisant les risques. Le couple rendement / risque est globalement bon, mais le risque 0 n’existe pas.

Donc l’idéal est de diversifier ses investissements sur plusieurs secteurs (l’immobilier, les énergies renouvelables et l’agriculture) et d’investir sur au moins 10 ou 20 projets. En se rappelant qu’il s’agit d’un investissement bloqué jusqu’à remboursement du prêt par la société emprunteuse. Enfin, les professionnels recommandent de ne pas investir plus de 15 % de son patrimoine en crowdfunding.

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