[Lendit] Crowdlending : opportunités en France

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Lors de la conférence Lendit 2016 des 10 et 11 octobre à Londres, Peter Renton, son organisateur, avait fait une petite place au marché du crowdlending français sur la thématique « opportunités en France« . La table ronde d’une demi-heure s’est donc déroulée en présence de 3 acteurs majeurs.

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Replay Video (Anglais)

Credit : Lendit – http://www.lendit.com/europe/2016/videos/eu16-opportunities-in-france

Etaient présents :

  • Therese Thoris : Modératrice Crowdfund Insider
  • Laurent de Bernède : Co-founder et COO, credit.fr
  • Nicolas Lesur : Fondateur et CEO, Unilend
  • Patrick de Nonneville : COO, Lendix

 

Retranscription écrite en français 😉

 

T : Bonjour ! Vous êtes certainement les braves parmi les braves et nous vous en remercions. Nous allons discuter des opportunités en France et plus précisément des prêts aux petites entreprises. Nous avons ici trois sociétés qui représentent deux tiers du marché français du prêt. Je vous donne la parole pour vous permettre de vous présenter, Laurent !

L : Je suis Laurent de Bernède, cofondateur et directeur général de credit.fr. Nous sommes une plateforme qui octroie  des prêts de 2 à 5 ans aux petites entreprises françaises. Nous avons débuté fin mars 2015, et nous nous agrandissons de manière stable grâce à un bon environnement règlementaire et un secteur en ébullition.

N : Bonjour, je suis Nicolas Lesur, je suis fondateur et PDG de Unilend. Nous sommes un prêteur sur un marché dédié aux petites entreprises. Nous proposons des prêts de 3 à 60 mois aux TPE-PME qui ont un chiffre d’affaires de moins de 2 millions d’euros. Nous avons lancé nos opérations il y a à peu près 3 ans, en novembre 2013. Nous sommes donc d’une manière les pionniers de ce marché en France.

P : Je suis Patrick de Nonneville, directeur général de Lendix. Nous sommes aussi une entreprise de prêt dédié aux petites entreprises. Nous avons débuté en avril 2015. Et, nous réalisons actuellement 5 à 6 millions d’euros de prêt par mois. Le montant de nos prêts était généralement plus important que sur les autres plateformes. Nous étions centrés sur des entreprises plus grandes, mais nous commençons aussi à faire des prêts à 30 000 €.

T : Merci ! Je tiens tout d’abord à m’excuser de la part de Cédric Teissier de Finexkap qui travaille dans le secteur du e-commerce. Il est coincé dans le trafic et ce n’est pas certain qu’il puisse nous rejoindre. Mais cela nous donnera plus de temps pour parler des prêts aux PME.

La première chose dont je voudrais parler est l’environnement général. Nous avons en France une scène plutôt dynamique. Quand Peter Renton était venu à Paris en juillet, il a fait référence au secteur du prêt en tant que « secteur relancé », la raison est que nous avons un écosystème fort. Je vais donner la parole à Nicolas qui préside l’association française de Crowfunding pour parler de l’état actuel de régulation du Crowdlending en France.

 

Etat actuel de la régulation du crowdlending en France

 

N : Merci Thérèse. Effectivement, nous avons cette scène vibrante grâce à un environnement règlementaire favorable et je pense que cela renforce largement les plateformes en France. Mais ce n’est pas le sujet, je m’en rends compte. La régulation est très importante chez nous en France. Vous en êtes sans doute conscients, la France est un pays où le monopole bancaire est très présent. Deux ou trois ans auparavant si vous faisiez un crédit plus d’une fois par an, vous risquiez la prison. Donc il était plus que nécessaire d’avoir cette régulation. Notre association « Financement Participatif France » a fait pression en 2013 pour obtenir cette régulation. La première vague de cette régulation, déployée le 1er octobre 2014, permet à la base aux investisseurs particuliers de directement faire un prêt aux entreprises. C’est un statut appelé « Intermédiaire en Financement Participatif », ce qui permet aux particuliers de prêter jusqu’à 1000 € dans n’importe quelle entreprise en passant par un organisme IFP. C’était le premier pas de la régulation qui a eu un impact sur le marché, car de nombreuses plateformes se sont créées à ce moment. À présent, nous entamons la seconde vague de la régulation qui permet aux investisseurs et aux entreprises de prêter sur le marché. Avec la régulation que nous appelons le « minibon ». Les minibons sont des billets à ordre régulés par l’AMF. Auparavant, ils l’étaient par la Banque de France. Octroyés par les entreprises, ils permettent à ceux qui détiennent des fonds de prêter en les souscrivant. C’est le cadre de travail principal. Et, je suis sûr que cela évoluera constamment au fil des années, car je vois que les conditions sont réunies pour que cela prenne forme.

T : Pour résumer, ce sera un changement majeur, car les entreprises auront la possibilité d’investir et pas seulement les investisseurs particuliers.

N : Les entreprises ont maintenant le droit d’investir. La chose la plus importante pour moi est que nous avons l’appui du gouvernement, des organismes publics, de la Banque de France, de l’AMF. Ce qui est une clé pour la réussite de l’industrie en France, car comme beaucoup d’entre vous le savent, c’est un pays très règlementé. Ce sont donc des signes très positifs.

T : Laurent, avez-vous quelque chose à ajouter ?

L : Cela annonce un cadre favorable pour nos plateformes pour évoluer et se développer ainsi qu’une occasion pour instaurer un climat de confiance, ce qui est essentiel. Cela se traduit par une forte action qu’on voit actuellement en France, grâce aux investisseurs institutionnels qui veulent venir aux plateformes. Ce qui amène celles-ci à se préparer à se développer rapidement en créant des fonds de créance et des supports de financement pour permettre aux investisseurs institutionnels de faire plus facilement des prêts qu’ils ne feraient sur les plateformes.

Un autre effet immédiat est l’arrivée du capital-risque. Il est régulé, il prend une direction favorable et évolue rapidement au cours des années. Sans oublier l’innovation qui est devenue loi pour qu’on utilise la blockchain en tant que pilier pour nos titres de créance qui entrent en vigueur. Nous partons donc dans la bonne direction et je suis persuadé que cela ne sera pas interrompu par une surrégulation ou sous-régulation.

Un troisième effet, je dirais, est de gagner la confiance du grand public et les épargnes individuelles. La France a un taux élevé d’épargne individuel, environ 15,5 %, ce qui est énorme. Cela représente à peu près 10 000 milliards d’euros investis dans divers véhicules. Très peu de ces supports de placement sont parvenus sur nos plateformes, mais cela va bientôt changer. La raison est que des partenariats se développent entre les banques et les plateformes, les compagnies d’assurance et les plateformes. L’un ou l’autre finançant ces véhicules de placement ou permettant des accords de distribution. Nous avons conclu le mois dernier un partenariat majeur avec Hello Bank, qui est la branche en ligne de BNP Paribas. Ce qui offre la possibilité aux épargnes individuelles de parvenir directement à nos plateformes.

Ces trois effets démontrent que nous avons un environnement favorable dans lequel nous pourrons nous développer.

T : Nous venons de mentionner un fait qui est peu connu, le marché français n’est régulé que depuis 2014. Donc plusieurs plateformes ont commencé à réellement opérer en 2015. Ce qui est le cas de Lendix qui a débuté il y a moins de deux ans et qui s’est agrandi à un rythme considérable.

P : Nous avons débuté en avril 2015, ce qui est effectivement nouveau pour nous tous. Je pense que les plateformes françaises ont un environnement unique en Europe. Il y a aussi l’implication d’investisseurs institutionnels, ce qui est honnêtement étonnant comparé à des marchés plus jeunes. Si je peux prendre l’exemple de Lendix, nous avons lancé Lendix initialement dans l’idée qu’il sera un marché accessible par les investisseurs particuliers et par les institutions. Nous avons donc des investisseurs qui viennent sur la plateforme où l’on peut sélectionner le prêt que l’on souhaite octroyer. Et nous avons des levées cofinancés, et pas comme s’il y avait des prêts réservés aux particuliers et d’autres réservés aux institutions. Tout le monde prête aux mêmes entreprises.

Depuis le premier jour, à peu près 55 % des sommes investies sur la plateforme viennent des institutions, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Notre première levée était de 26 millions d’euros, cela a été intégralement investi. Et nous réalisons notre deuxième levée qui commence déjà à financer des prêts sur la plateforme. J’ai dans l’espoir qu’il va se stabiliser autour de 55 millions d’euros et atteindra probablement 75 millions. Si vous regardez la liste de nos investisseurs sur ces fonds, ce sont des assurances, des entreprises familiales, ce sont traditionnellement des investisseurs prudents. Alors pourquoi viennent-ils investir dans un domaine aussi peu connu auprès d’acteurs comme nous ?

Il y a plusieurs raisons, la régulation est l’une d’entre elles, assurément ! Ils y voient une garantie de protection. Avec notre excellent invité d’hier Cormac Leech, la protection des investisseurs était l’un des points principaux qu’il a abordés. Nous avons déjà l’assurance requise et je ne pense pas que d’autres pays en Europe la possèdent. Les plateformes en France ont besoin d’avoir une assurance professionnelle. Le troisième aspect que nous n’avons pas encore mentionné est que les plateformes travaillent dans une sorte d’intérêt commun avec les investisseurs. Chez Lendix, les dirigeants participent à chaque prêt effectué sur la plateforme.

Si vous avez tous ces aspects, vous créez un environnement où les grandes institutions, qui ne se rendent pas directement sur les plateformes, seront rassurées par ces facteurs. Je pense que c’est un élément positif pour le marché. Les investisseurs particuliers sont très heureux d’avoir des organisations faisant des prêts avec eux. Ils réalisent qu’ils obtiennent ce que des investisseurs économiques et intelligents veulent obtenir en investissant.

T : Vous faites partie des plateformes qui sont les bénéficiaires des fonds Prêtons Ensemble, qui sont des fonds majeurs lancés par des compagnies d’assurances. Pouvez dire quelques mots à ce sujet ?

 

Quid des fonds, des institutionnels …

 

P : L’un des précurseurs auprès des plateformes de prêt participatif était une compagnie appelée Eiffel, avec Étienne BOILLOT et Jean-Benoît GAMBET. Et ils ont fait une grosse faveur en prêchant les grands atouts du marché du prêt et en convainquant une compagnie d’assurance à investir dans un fonds qu’ils ont créé. Ce fonds appelé « Prêtons Ensemble » effectue la diligence requise pour les investisseurs institutionnels : un accès auprès des plateformes. Ils investissent donc dans les fonds de Lendix et nous avons aussi d’autres investisseurs qui ont effectué eux-mêmes directement la diligence requise.

T : Revenons à vous, Nicolas. Vous faites partie de la plus grande plateforme de prêt pour les investisseurs particuliers. Vous avez plus de 11 000 membres. Vous recherchez encore des investissements institutionnels et récemment vous avez conclu un marché sur un fond.

N : En fait, nous avons 35 000 membres, mais seuls 11 000 d’entre eux sont des prêteurs actifs. C’était la stratégie de départ : créer une forte communauté d’investisseurs particuliers pour éveiller l’attention du grand public. Dès le début, nous avions à l’esprit cette nécessité de diversification de nos levées. Un an et demi auparavant, nous recevions notre premier investisseur institutionnel qui était Groupama Banque, qui octroyait des prêts depuis la plateforme. Cet été, nous avons accueilli un nouvel actionnaire nommé New Alpha, qui nous aidera à nous étendre dans le monde professionnel.

Nous avons 3 ans d’existence, c’est un temps où le bilan est fiable et le volume devient important pour déployer le capital. C’est donc une occasion parfaite pour rejoindre le monde professionnel des investisseurs, qui est facilité par un environnement où la place d’une entité est mobilisée pour favoriser les financements des plateformes par les investisseurs institutionnels.

T : Vous avez parlé de bilan. Comment faites-vous pour ne pas être rejeté par les banques ? On va commencer par vous Laurent.

L : Nous avons un bon bilan depuis la création de la plateforme. Nous avons été très sélectifs et très prudents. Nous avions plus de 21 000 demandes de prêt pour 1,3 milliard d’euros et nous avons financé une centaine de projets. En conséquence, nous avions 0,5 % de financement. Nous n’avons rencontré ni défaut de paiement ni retard à ce jour, donc notre système fonctionne. Nous avons aussi une production limitée, nous avançons lentement mais surement. Notre procédure de sélection se base partiellement sur un logiciel de notation qui permet d’éliminer une grande majorité de requêtes en 5 secondes. Nous obtenons une réponse simple oui ou non.

Quand nous obtenons une réponse positive, nous procédons à une procédure semi-automatique et ensuite à une procédure manuelle pour évaluer les très petites entreprises. En moyenne ces entreprises sur notre plateforme sont composées de 9 personnes, ayant 9 ans d’existence et moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires, ce qui est réellement faible. D’où la difficulté de les évaluer, qui plus est, elles sont disséminées dans toute la France et dans tous les secteurs.

P : Les chiffres de nos activités sont à peu près similaires : 1,7 milliard d’euros, les demandes et les financements en différé de 7 points. La capacité à sélectionner est l’un des secrets ! Nous détenons aussi d’excellentes informations. La régulation est la raison du succès de l’enregistrement de la Banque de France. Fondamentalement, nous pouvons comparer tous les résultats des crédits que partagent toutes les banques en France. Non seulement, nous pouvons les consulter, mais nous pouvons aussi agir dessus. Si une entreprise ne nous paie pas, nous pouvons le marquer dans les archives de la Banque de France et cela rend plus complexe l’accès aux crédits bancaires. Ce qui encourage à payer. Et cela me semble presque aussi important que l’analyse de crédit : « Que faites-vous quand ils arrêtent de vous payer ? » Je crois que c’est un aspect important de ce que les plateformes font et c’est qu’on verra durant plusieurs années.

T : Dans ces conditions, avec tout cet accès aux informations, comment expliquez-vous que les banques ne satisfont pas leurs clients, Nicolas ?

N : En France, il n’y a pas de problème pour accéder aux crédits pour investir dans un équipement, c’est une garantie. Les banques accordent des prêts à faible taux, cela prend juste du temps. Le marché qu’on vise est celui des petites entreprises, peu d’entre elles sont des industries. Il n’y a donc pas la nécessité d’acheter une machine tous les 6 mois, mais il y a des besoins incorporels. Pour ces besoins comme refaire un site web, un besoin de fonds de roulement, de la rénovation, etc., l’accès aux crédits n’est pas évident, car les banques n’ont pas de garantie et elles ne peuvent refinancer les prêts qu’elles ont accordés à la Banque centrale. Cela leur rapporte de faibles revenus sur le cout du capital et le cout des opérations. C’est la raison pour laquelle, sur ces besoins, les entreprises sont défavorisées. Et, je suis heureux de voir une nouvelle source de financement qui est un complément de la perspective d’investissement et de ligne de trésorerie. Ce genre de prêt intermédiaire sans garantie est vraiment important sur le marché. J’aimerais ajouter une chose, nous offrons une prestation aux mêmes clients que la banque, mais pas pour les mêmes besoins.

P : Et pas de la même façon, avec tout mon respect vis-à-vis de l’excellent travail réalisé par les banques.

L : Je voudrais ajouter rapidement. Dans 60 % des cas, sur notre plateforme, nous cofinançons de plus larges besoins conjointement avec les banques. Pour 300 000 € d’un projet d’investissement, la banque prendra 200 000 €. Il y aura peut-être un prêt à taux 0 sur lequel l’entreprise peut compter à hauteur de 25 000 €. Puis, nous fournissons 75 000 € totalement sécurisés en quelques jours. En cinq jours vous recevrez votre argent et c’est une grande aide apportée aux petites entreprises qui ont des projets d’investissement. Fondamentalement, nous apportons de l’argent complémentaire à ce que la banque peut proposer. Une nouvelle source de financement pour une nouvelle économie !

C’est un énorme enjeu que nous nous sentons fortement soutenus par les politiciens français. Les dirigeants et le gouvernement ont réalisé qu’accumuler les gains et les intégrer à l’économie locale est primordial pour le développement économique en France.

T : Patrick, avez-vous quelque chose à ajouter ?

P : Je pense qu’il y a plusieurs raisons pour lesquelles les PME viennent sur les plateformes. La simplicité et la praticité ne devraient pas être sous-estimées. Il est vrai qu’on ne trouve pas les mêmes choses à la banque. D’après notre expérience, nous avons des emprunteurs qui viennent vers nous pour la première fois parce qu’ils ont un cas spécifique où la banque ne peut intervenir. La prochaine fois qu’ils auront besoin de faire un emprunt, ils n’hésiteront pas, car c’est plus simple de le faire sur une plateforme en termes de procédure, de démarche en ligne, de réactivité.

T : Combien de temps en moyenne dure une procédure ?

P : Dans une banque, le temps officiel est de 10 jours à partir du moment où tous les documents ont été fournis, le temps actuel est donc d’un mois à un mois et demi. Quand nous avons commencé Lendix, nous donnions des réponses fermes en 7 jours, nous avons actuellement diminué ce temps à 48 heures depuis les améliorations sur nos procédures. Et nous comptons le réduire à 24 heures l’année prochaine, c’est une différence considérable. En théorie, les banques peuvent faire de même, mais en pratique, c’est plus complexe.

 

Quel sera le futur des plateformes ?

 

T : Prenons les minutes restantes pour parler de vos plans de développement. Commençons par Laurent, quel est votre but ? Où vous dirigez-vous ?

L : Nous nous préparons pour attirer des capitaux institutionnels sur notre plateforme, ce qui requiert bien sûr des investissements techniques. Nous développons aussi les partenariats de distribution avec les banques, en commençant par Hello Bank. Et nous concluons un nombre de marchés conséquent, en centaine en ce moment, avec des courtiers. C’est un marché grossissant en France. Jusqu’alors, ils finançaient une variété de prêts et actuellement ils se lancent très rapidement dans les petits crédits. Nous travaillons avec ce réseau de distribution indirecte pour amener les emprunteurs sur notre plateforme et cela fonctionne très bien.

N : J’avais déjà annoncé que notre prochaine action est d’étendre l’empreinte des investisseurs institutionnels sur la plateforme. Veuillez m’excuser, mais je ne suis pas enclin à parler de choses qui ne sont pas encore faites. Peut-être une autre fois !

T : Lendix, je crois que vous vous étendez à l’international ?

P : Oui, nous le faisons. Nous avons une équipe en Espagne, nous devrions faire nos premiers prêts dans les jours prochains. En Italie également, nous avons commencé à monter une équipe à Milan. Si je devais me prononcer, je dirais qu’on commencera les opérations en 2017. Parce que nous avons ce petit truc dans le format que nous avons créé qui nous permet de financer des prêts dans n’importe quel pays d’Europe. Ce qui est plutôt atypique pour un format réalisé seulement vers la fin de 2015. Mais comme je l’ai dit, c’est une application fantastique pour toutes les plateformes en Europe. Nous étions les premiers à recevoir l’agrément sur ce type de financement et nous en faisons bon usage.

T : Vous m’aviez dit une fois que vous vous développiez plus vite qu’un centre de financement à ses débuts.

P : C’est toujours vrai, mais le challenge sera de continuer à se développer aussi voir pour les 5 prochaines années. En réalité, nous nous sommes lancés 5 ans après les États-Unis et encore plus tard après le Royaume-Uni, il y a des choses que nous n’avons pas besoin d’inventer. C’est pourquoi nous avons commencé avec des capitaux institutionnels à Lendix, nous avons observé les États-Unis et le Royaume-Uni, et nous avons commencé par là. C’est presque la même chose, loin d’avoir des concurrents internationaux, je crois que bien faire est un plus. Nous avons besoin de développer le marché, pas de penser entre nous, comme des chefs du marché.

T : Qu’est-ce qui vous aiderait davantage sur le marché français ? Y a-t-il quelque chose que vous voudriez voir arriver, par exemple la Bretagne qui reviendrait sur sa décision du Brexit ? Quel est votre rêve ?

P : La première chose est la stabilité de la régulation. Nous sommes chanceux d’avoir cette régulation, c’est parfait. Mais nous avons besoin que celle-ci reste stable pour que nous nous développions dans les limites qui nous ont été imposées. Vous aviez parlé des économies grâce à la diligence requise, la majorité de ces économies sont des taxes optimisées. Donc une optimisation des taxes comme celle que le Royaume-Uni a autorisée ne serait pas négligeable.

T : Un entre parenthèses peut être que tout le monde ne sait pas que les investisseurs particuliers ont traversé ces dernières années une incroyable instabilité fiscale. Ils faisaient face à des changements tous les deux jours, les taxes augmentaient et baissaient. Ç’a été une période assez difficile.

P : Cela n’encourage pas les investissements.

L : Cela n’encourage pas les investissements, mais nous voyons clairement une action d’intégration de la part des premiers pionniers. Ce que je veux dire c’est que les banques ont fini par mettre une rubrique Crowdlending sur leur site web, pour diriger les gens sur les plateformes. Nous voyons aussi des agrégateurs qui se créent de manière significative et offrent plus de visibilité aux plateformes pour le grand public. Nous espérons que cette action continuera de se développer d’ici 2017.

T : Je ne voudrais pas donner une mauvaise impression, nous réalisons et le gouvernement réalise que la stabilité fiscale est très importante pour le marché. Nicolas, devrions-nous vous laisser le mot de la fin ?

N : Je pense qu’au niveau européen on peut se développer partout. La prochaine étape sera de croiser « internationalement » les plateformes. Le problème n’est ni légal ni technique. De notre point de vue, nous sommes prêts à nous lancer en Italie. Ce qui nous manque, c’est l’équipe qui se charge du montage des prêts et du scoring. Nous n’avons pas besoin de régulation ou d’une nouvelle structure de la part de l’Union européenne pour nous permettre de travailler, nous pouvons travailler. L’idée est que nous créons une entreprise sur le long terme, nous avons du temps devant nous, car nous sommes bien financés. Nous allons les créer en gardant à l’esprit que dans le crédit, la courtoisie est aussi un aspect important.

T : Ce sera donc le mot de la fin. Merci beaucoup ! Merci pour votre attention !
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