Le crowdlending via l’emprunt obligataire

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Sur le marché du crowdlending, se développent depuis quelques mois de nouvelles plateformes. Elles ont la particularité de proposer des prêts obligataires au lieu de prêts amortissables classiques. Comme je n’avais pas encore étudié les différences, j’ai préféré laisser la parole à Gabrielle GUIRRIEC de la plateforme RAIZERS.

Ces plateformes ont le statut de CIP

Les plateformes de crowdfunding, agrées en tant que Conseiller en Investissements Participatifs (CIP) par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), sont autorisées à proposer aux investisseurs des titres de créances sous forme d’obligations simples à taux fixe ; autrement dit, des prêts obligataires.

Les titres financiers plus complexes, tels que les obligations convertibles en actions, ne sont, pour le moment, pas autorisées sur ce marché.

En quoi ça consiste ?

Souscrire à une obligation simple à taux fixe revient tout simplement à prêter de l’argent. Côté investisseur, le processus est simple. Vous prêtez de l’argent à l’entreprise X au moment de la levée de fonds. L’entreprise X a le choix entre plusieurs modalités de paiements des intérêts et de remboursement de votre capital :

  • Soit l’entreprise X paie des intérêts tous les ans aux prêteurs et leur rembourse le capital investi à la fin (obligations dites « in fine »)
  • Soit l’entreprise X paie des intérêts tous les mois, tous les trimestres ou tous les ans à ses prêteurs en leur remboursant également la quote-part de capital correspondante (sur un rythme mensuel, cela s’apparente à un emprunt bancaire classique)

Les intérêts sont toujours calculés sur le capital restant dû comme suit : capital restant dû * taux d’intérêt (annuel ou mensuel le cas échéant). En conséquent, il est bien plus intéressant pour un investisseur de se voir rembourser son capital de départ à la fin de l’obligation puisque les intérêts auront toujours été calculés sur le même montant de capital alors que, dans le deuxième cas, le capital restant dû est réduit chaque mois et les intérêts s’amenuisent au fil de la durée de l’obligation.

Le statut CIP permet de proposer aux personnes physiques mais aussi aux personnes morales de prêter aux entreprises de leur choix par le biais des prêts obligataires. Le support de prêt s’appelle le contrat d’émission obligataire.

Au même titre que les titres de capital, les obligations sont cessibles, contrairement au prêt. De plus, le porteur d’obligations peut prêter à la société le montant de son choix.

Les risques

Nous vous rappelons cependant qu’investir dans des titres de sociétés non cotées, tels que des titres de créances, comporte des risques spécifiques tels que le risque d’illiquidité, le risque politique et d’inflation ainsi que le risque de défaillance de la société émettrice.

Les plateformes CIP vous conseille de diversifier vos investissements et de ne jamais investir une somme dont vous pouvez avoir besoin pendant la durée de l’obligation.

 

Au tour de mathieu de s’exprimer sur le sujet 😉

Dans mon article sur le Crowdlending : Est ce rentable ? j’évoquais le fait de devoir, en prêt classique, replacer l’argent immédiatement pour assurer la rentabilité. Avec une obligation in fine, on s’assure d’un taux fixe sur toute la durée du prêt. Cependant on augmente les risques en cas de défaillance de l’entreprise car elle n’aura remboursé aucun capital. Même si les obligations sont cessibles, il n’y a aujourd’hui aucun second marché et donc il sera difficile de revendre cette obligation. D’ailleurs Gabrielle nous parle très justement d’illiquidité dans les risques.

Je remercie Gabrielle GUIRRIEC, responsable de l’activité obligations au sein de la plateforme de crowdinvesting Raizers, pour avoir rédigé cet article sur le blog.

C’est la 1ère fois que j’ouvre les portes du blog à d’autres auteurs… mais ce n’est pas la dernière 😉 Donc que vous soyez prêteur, plateforme, consultant, … n’hésitez pas à venir ici partager votre expertise.

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