Avec Rifft, le coq de la French Tech a du plomb dans l’aile …

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Vous connaissez Michel Nizon ? Non ? Je vous invite alors à lire ses analyses de startups sur son blog. Pour ma part, chaque dimanche soir je lis son analyse hebdomadaire avec grand intérêt. Et si un sujet en particulier vous intéresse, proposez lui et il se fera un plaisir d’y répondre sur son blog. C’est ce que j’ai fait à plusieurs reprises et je le remercie. Pour aller encore plus loin, je lui ai demandé de venir ici nous parler de Rifft, une arnaque au crowdfunding dont on a beaucoup parlé la semaine dernière.

 

C’est le plus grand des voleurs

Oui mais c’est un gentleman

Il s’empare de vos valeurs

Sans vous menacer d’une arme

(Jacques Dut ronc – 1979 – GentlemanCambrioleur)

 

Rifft est une SASU ou Société par actions simplifiée à associé unique au capital qui force le respect avec un montant de 101 000 euros. Elle a été créée le 30 janvier 2015 par Lucas Goreta à Biot, dans le département des
Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La commune de Biot fait partie de la technopole de Sophia Antipolis, nous apprend Wikipedia, ce qui donne à la start-up biotoise une légitimité d’origine.

 

D’après Nice Matin, Lucas Goreta serait un escroc, ce que les anglo-saxon s appellent un con artist. Je préfère cet anglicisme car il inclut la notiond’acteur. Afin d’arriver à ses fins, le con artist ne fait usage d’aucune
violence et doit déployer des trésors d’ingéniosité et parfois une quantité de travail phénoménale à l’image de tout fondateur sérieux d’une start-up.

 

L’unique ressort d’un con man est de gagner un maximum d’argent, le reste c’est de l’habillage, de la mise en scène, du décor de préférence naturel pour créer ce supplément de familiarité nécessaire, afin d’établir la
crédibilité de son opération de soustraction. Son fonds de commerce depuis la nuit des temps, c’est de jouer sur la crédulité humaine.

 

Lucas Goreta me fait penser à Neal Caffrey, le héros aussi sympathique que  filou de la série américaine FBI : Duo très spécial ou en V.O. White Collar. Bref, il faut savoir saluer l’artiste même si on a eu la malchance de le croiser sur le web et d’avoir été une de ses nombreuses victimes potentielles …

 

Sa start-up Rifft est spécialisée dans la conception, le développement et la commercialisation de 3 objets connectés :

  • Un bracelet de montre connecté avec écran intégré CT Band dont le prototype a su bluffer dans cet interview, le célèbre journaliste chroniqueur high-tech Jérôme Colombain.
  • Un robot familial Heero
  • Une plaque à induction permettant la recharge sans fil de votre smartphone et autres objets connectés Wi Surf.

 

Lucas a su mettre à profit avec aisance et force de conviction, tous les attributs à la mode du monde des start-up. Il a ainsi pu bénéficier du label French Tech et de faire partie de la délégation de start-up sélectionnées pour représenter la Côte d’Azur au CES 2017.

 

Les 2 premiers objets connectés y ont même remporté chacun une Innovation Award, belle illustration que ces récompenses ont la valeur de médailles en chocolat, et encore …

 

Le business model de Lucas était invraisemblable et c’est peut-être la raison de son succès, plus c’est gros, plus ça passe ! Vous lui achetiez sur sa propre plate-forme crowdfundingglobal.co un bracelet connecté CT Band et en retour vous receviez sans rien faire, des centaines d’euros chaque mois basés sur ses ventes totales. Les milliers de gogos qui ont lâché leur précieux argent ont juste répondu à l’éternelle promesse toujours puissante semble-t-il de s’enrichir en dormant …

 

Vous trouverez toutes les explications détaillées de l’offre dans cette vidéo de presque une heure avec la voix off très convaincante de Lucas :

 

 

 

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire :

Pour les contributeurs, s’aventurer sur une plate-forme, propriété de son créateur est un exercice périlleux, qui s’apparente à la pratique du ski hors pistes, par temps de brouillard et sans boussole.

Lucas Goreta aura peut-être le temps d’écrire un scénario pour raconter son aventure entrepreneuriale et d’en vendre les droits à Netflix.

 

Auriez-vous un titre à lui suggérer ?

Une réponse à “Avec Rifft, le coq de la French Tech a du plomb dans l’aile …”

  1. Pierre

    « Lucas Goreta aura peut-être le temps d’écrire un scénario pour raconter son aventure entrepreneuriale » et oui, il l’a fait ! Le livre est en vente sur Amazon (« RIFFT, La justice en question ».
    Voila qui me rappelle un célèbre dialogue signé Michel Audiard, à propos de ceux qui osent tout.

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