Interview en direct d’Olivier Goy – Lendix – Lundi 9 novembre 2015 à 20 h

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J’ai décidé d’apporter de la nouveauté sur le blog, et j’ai commencé donc une série d’interviews en vidéo mais surtout en direct (1 fois pas mois). Lundi 9 novembre 2015, j’ai eu la chance d’interviewer en direct Olivier Goy, fondateur de la plateforme Lendix. C’était aussi l’occasion pour le public de lui poser toutes leurs questions. Merci Olivier d’avoir joué le jeu !

Interview video en replay

Je m’excuse par avance pour la mauvaise qualité du son qui demande parfois de tendre l’oreille pour bien entendre Olivier. Vous pouvez vous appuyer sur la retranscription écrire ci-dessous et je promets de faire mieux la prochaine fois 😉

 

Retranscription écrite

 

M : Ah ! Bonjour Olivier.

O : Bonjour Mathieu !

M : Eh, bien, merci de faire la première avec moi de cette diffusion en direct. Alors je vois que là on a 17 participants pour le moment. Il y a un peu plus d’une trentaine inscrits. Est-ce que quelqu’un peut me dire si le chat fonctionne ? J’aimerais juste avoir un avis. Est-ce que quelqu’un peut faire du chat ? Juste pour qu’on sache si vous nous entendez. Personne ne veut essayer ou est-ce que ça ne fonctionne pas ?

O : Ah, si si, ça répond, j’ai l’impression. Parfait, oui, bonjour, bonsoir.

M : Ah, tu vois le chat alors ? Moi je ne le vois pas dis donc !

O : Dans les questions, je pense

M : Dans les questions…

O : Je vois Arthur et Éric qui disent bonjour à qui je réponds bonjour.

M : Ah, bien, c’est parfait alors c’est bon, on peut y aller. Eh, bien, bonjour à tous, et puis allons-y. Alors, Olivier, on n’est pas chez BFM ni France Inter ou Radio classique comme tu as l’impression d’aller, c’est plus naturel, là tu es chez moi. On va essayer de faire aussi intéressant pour les gens qui nous écoutent. Alors je voudrais d’abord que tu te… Juste, tu te présentes, que tu nous parles un peu de ton parcours et nous dire pourquoi et comment tu es arrivé à créer Lendix donc de faire du crowdlending

O : Alors, bonsoir à tous tout d’abord ! Pour me présenter, je suis effectivement le fondateur de Lendix qui est une plateforme de prêt, ça n’a échappé à personne ici. Et pourquoi décider de me lancer dans cette aventure des plateformes de prêt il y a un peu plus d’une année ? Puisque Lendix remonte, sa création remonte à septembre 2014. Tout d’abord parce que ça fait longtemps que je me passionne pour le sujet des PME, du financement des PME. Et, avant de créer Lendix, j’ai créé une société de gestion d ’investissement qui s’appelle 123Venture que j’ai créée il y a 15 ans en 2000. J’avais à l’époque 26 ans, avec là aussi la volonté déjà de démocratiser une classe d’actifs alors ce n’est pas celle du prêt à l’époque. C’était simplement celle du capital investissement. Et mon envie il y a 15 ans, c’était de permettre aux particuliers déjà, le crowdfunding avant l’heure. De permettre aux particuliers d’investir dans le monde coté. Et aujourd’hui, 123Venture compte un peu plus de 66 000 clients, gère environ 1,2 milliard d’euros d’actif, et a un portefeuille actuellement d’environ 300 PME dans notre pays, aussi bien des startups que des sociétés extrêmement établies. La transition en fait je dirais sur le changement d’idée, c’est qu’on s’est tournée assez naturellement vers Lendix. Puisque Lendix comme toutes les plateformes de prêt ça parle de quoi ? Ça parle de PME, ça parle d’épargnants, et plutôt d’épargnants particuliers, même si on a également des institutionnels. Donc la transition était assez naturelle et en septembre 2014, envie de se lancer dans le bain et de repartir de la feuille complètement blanche.

M : Parfait ! Merci ! Et aujourd’hui Lendix, est-ce que tu peux nous faire un petit point sur où vous en êtes et puis surtout où vous voulez être dans un an, deux ans, cinq ans pourquoi pas ?

O : Alors Lendix, on s’est créé en septembre 2014, on a travaillé pour constituer une équipe, sortir un produit comme vous l’avez constaté pour ce qui sont des early adopter de cette nouvelle classe d’actifs qui est sorti en mars 2015. Aujourd’hui, Lendix est une équipe de 25 personnes, avec des compétences assez variées en technologie, puisqu’on est en train de développer un logiciel d’analyse crédit, ce qui nous semble une question fondamentale dans ce métier, mais également en relation prêteur. Là aussi, il faut parler aux deux communautés : prêteur et emprunteur. Pour les données en chiffres, c’est à peu près 8,5 millions d’euros prêtés à ce jour. Lendix a une petite cinquantaine de projets, et des projets de toute taille. On a eu à la fois de TPE, des PME et des petites entreprises qui a emprunté sur Lendix. On a presque plus de PME et de PMI que de TPE. Après on va y revenir tout à l’heure, mais ça c’est une grande surprise. Et pour continuer en chiffre, on a des entreprises de 3 à 1800 salariés qui ont emprunté sur Lendix, de 386 000 euros de chiffre d’affaires pour être précis à 198 000 000 € pour la plus grosse, des entreprises toujours rentables, ça c’est le point commun de toutes les entreprises qui empruntent sur Lendix. Ça fait partie de notre analyse crédit. 22 000 € de dividende pour la moins rentable jusqu’à 9,3 millions d’euros pour la plus rentable. Et si on met quelques noms sur les emprunteurs, je pense que ceux qui nous écoutent ce soir les connaissent bien parce qu’il passe du temps sur certains forums. Le premier emprunteur c’est ALAIN DUCASSE Entreprise et là, récemment, on a prêté à plein d’entreprises connues : des 5àsec, des Saint-Jean Industries, des entreprises bien établies comme des TPE même si on en a moins. Des sociétés comme Caen Échafaudages par exemple. Des petits emprunteurs, ça n’a absolument rien de péjoratif puisqu’on veut réellement prêter à tout le monde.

M : D’accord et donc 8,5 millions, est-ce que tu peux nous dire en 2016 ce que tu prévois en terme de collecte ou prêt et pourquoi pas en 2017 ? Voir un peu si ce n’est pas secret. Bon il y a des choses qui sont diffusées dans la presse, mais…

O : Non, ce n’est pas secret. Par contre, ces chiffres sont probablement faux. Aujourd’hui, il y a une chose qui nous fait plaisir, c’est qu’on sent qu’il y a une fraction, il y a une fraction, on a prêté 1,6 million d’euros en septembre, on a prêté 1,8 million d’euros en octobre et sur novembre je pense qu’on fera mieux que ça. Donc on sent qu’il y a une fraction, après le marché global, la taille du marché global, nous on est très confiant, c’est un très gros marché, parce que le marché aux PME, c’est un très gros marché, c’est 400 milliards d’euros par an. C’est un gros marché qu’on attaque toutes les plateformes ensemble, mais ça va dépendre de nos capacités à tous à convaincre emprunteur qu’il faut se tourner vers de nouvelles solutions de financement. Si ça marche à peu près correctement, je pense que ce n’est pas ridicule de dire qu’en 2016, on vise entre 40 et 50 millions d’euros de volume de prêt. C’est un ordre de grandeur. Et en 2017, forcément on a envie de faire au moins deux fois mieux que ça. C’est notre ambition, elle est comme elle est. Et, encore une fois, elle est rendue crédible, je pense, cette prévision à la fois par la taille du marché, mais également par ce qu’on voit se passer à l’étranger. Ce n’est pas parce qu’on commence tout petits qu’on finit tous très gros bien évidemment. Mais quand vous regardez ce qu’a fait Funding Circle en Angleterre, l’année de sa création en 2010, il a fait 4 millions de dollars et demi de prêt, c’est-à-dire, pas grand-chose. C’est déjà moins que ce qu’on a fait, nous, aujourd’hui. Et pourtant il fait 500 millions de dollars en 2014, 3 milliards cette année. Certes, il est sur le marché anglais, mais on ne compte pas non plus rester d’ailleurs que sur le marché français.

M : Alors justement, juste pour rebondir. On a une question d’Aymeric qui nous dit : « Bonjour Olivier ! Pourriez-vous nous parler des perspectives de Lendix à l’étranger ? » Donc ça, les développements en Espagne parce que ça a été annoncé, je crois, et l’accueil des non-résidents fiscaux français parmi les prêteurs. Ça, c’est une question intéressante.

O : Donc effectivement, on accueille des non-résidents fiscaux français sur la plateforme notamment des Suisses, des Allemands et des Anglais aujourd’hui. Ça a vocation à s’élargir au fil du temps. Et, puis globalement, on va vers un développement international, on a accosté effectivement l’Espagne, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on a déposé un dossier auprès de la CNMV l’équivalent de l’AMF espagnol. On a déposé le dossier. On va avoir le grand oral devant la CNMV. On a la vocation d’implanter une équipe locale en l’occurrence à Madrid. On est en phase de recrutement. Ça peut paraitre peut-être ambitieux, et donner l’impression de bruler des étapes d’aller aussi vite, après tout Lendix n’a qu’un an. Mais ce qui me frappe, ça fait longtemps qu’on accompagne des sociétés de technologie dans leur développement. C’est vrai que dans le digital ça va très vite, mais dans la fintech j’ai l’impression que ça va encore plus vite ! Et une des explications surement à cette vitesse c’est qu’en fait on n’a pas tellement à chercher notre modèle économique. Notre modèle économique, il est très clair quand vous avez beaucoup de sociétés qui se développent dans l’univers digital, souvent elles ont à tâtonner pour trouver leur modèle économique, elles pivotent, elles se renseignent sur plusieurs modèles pour atteindre leur clientèle. Nous, notre clientèle, elle est très claire, elle est là. On identifie très bien quels sont les ressorts qui motivent les prêteurs et les emprunteurs. Maintenant, tout n’est qu’une question d’exécution et de vitesse d’exécution, donc on pense que là en Espagne, mais dans d’autres pays d’Europe du sud surement, il y a des places à prendre. Il vaut mieux qu’on s’y place dès maintenant avant d’attendre qu’il y ait un géant local ou étranger qui s’y met tout simplement.

M : Très bien, et tu penses que l’Espagne ou encore l’Italie, le marché devrait être plus gros qu’en France ou plus petit d’après toi ? Puis, il y a déjà des plateformes en Espagne notamment.

O : Alors, en Espagne, il y a des plateformes, bien sûr. Il y a des plateformes qui sont là, et tant mieux d’ailleurs, ça fait partie de nos critères. On n’a pas envie de commencer tout seul, pour créer un marché tout seul, c’est totalement impossible aujourd’hui. En France, forcément, il y a de la concurrence. On est ravi qu’il y ait de la concurrence parce qu’on ne va pas faire le marché français à nous tout seul. C’est indispensable, car il y a toujours cette métaphore un peu basique, mais bien réelle. Un restaurant ne marche jamais dans une rue où il n’y a pas d’autres restaurants. Tu es tout seul dans un arrondissement où il y n’y a que des d’habitations ! Donc, content qu’il y ait du monde dans la rue pour nous aider à attirer les clients, à attirer les emprunteurs en l’occurrence, c’est la clé aujourd’hui. Et donc c’est très bien qu’en Espagne, il y ait déjà des plateformes. En plus, en Espagne, on parle beaucoup en Espagne parce que c’est un marché gagné, à peu près le même nombre de PME qu’en France, je ne sais pas, 1 million de PME, taille très similaire en revanche dans l’univers moins bien qui a surement et indéniablement beaucoup plus souffert qu’en France, donc surement en besoin. On estime en tout cas des PME qui sont plus marquées qu’en France. Donc on pense que c’est un marché qui pourrait être un peu plus gros que le marché français. C’est une intuition.

M : Avec un gros marché. Par contre avec déjà un gros acteur puisqu’il y avait Zopa qui était en Espagne et qui vient d’être repris par Funding Circle qui est une référence… Pardon ? Zencap, pardon. Oui, Zencap, excuse-moi. Lapsus !

O : Exactement, Zencap qui est naturellement… Il a été monté par Rocket internet et qui a été racheté par Funding Circle, ils ont annoncé ça lundi qu’il y avait un acteur, comme tous les acteurs d’ailleurs qui sont petits puisque le cadre règlementaire en Espagne est vraiment…

M : D’accord.

O : Est-ce que ça répond à la question d’Aymeric ?

M : Je pense sinon il nous le dira. Alors, il y a pas mal de questions là. Alors, j’attendais cette question parce que si elle n’était pas intervenue, je l’aurais posée. On me demande donc : « Quelle est la part des collectes financées par des personnes morales par rapport aux personnes physiques ? » Et je crois que j’en ai une autre qui est à peu près similaire donc je vais te la donner en même temps. « Et avec votre développement, prévoyez-vous toujours que les prêteurs choisissent les projets individuellement ou bien, passer par un modèle d’investissement global comme certaines plateformes anglaises ? » Donc blind pool ou comme Prêt d’union en France sur le marché français notamment donc, qu’est ce que tu peux nous dire là-dessus sur la part individuelle ? Alors, c’est vrai que juste de ma vision du crowdlending et pour parler un peu de toutes les plates formes, il y a certaines personnes pour ne pas faire polémique qui disent : « Voilà, Lendix, ce n’est pas du crowdlending. » Parce que dans le crowdlending, il y a « crowd », la foule. Donc ils disent : « Lendix, c’est une plateforme pour se financer ses propres projets auprès d’investisseurs déjà connus ». Voilà, si je pousse les bouchons un peu loin. Donc qu’est-ce que tu peux nous dire là-dessus et sur le développement souhaité ? Est-ce qu’il y a quelque chose que vous voulez conserver ? Est-ce que vous voulez aller plus vers le particulier ? Moins vers le particulier ? Nous dire un petit peu ce qu’il en est ? Et puis surtout sur ce vers quoi vous vous voulez aller ?

O : Alors, nous, on considère que notre mission… On a deux missions en fait chez Lendix. La première c’est de vivifier le financement des PME, c’est-à-dire, de permettre aux PME de se financer plus efficacement, en plus du système bancaire déjà existant. Deuxièmement, c’est révolutionner les dames en créant une nouvelle classe active. Non seulement pour les investisseurs privés puisque jamais aucun investisseur privé n’avait traité avec des PME. Mais, il faut reconnaitre aussi qu’aucun investisseur institutionnel à l’exception d’un seul d’entre eux : les banques, n’avait prêté aux PME. Aujourd’hui, un mutualiste, un assureur et bien, n’avait pas le droit de traiter avec des PME. Du coup cette révolution, on veut l’apporter au sens large. C’est pour ça que dès le démarrage, dans le modèle de Lendix, c’est ce qui a fait notre originalité sur le marché français, on est arrivé avec une double clientèle. On avait à la fois des investisseurs privés et des investisseurs, on va dire avertis. Et dans ces investisseurs avertis, on trouvera à la fois des vrais institutionnels : mutualistes, assureurs, potentiellement des banques. On trouve des particuliers qualifiés, effectivement qui ont un certain niveau de patrimoine et on trouve également des corporates, des grandes entreprises dont la trésorerie excédentaire. D’emblée, le terme de crowdlending, effectivement c’était un qui est consacré, donc on est plus comme une plateforme de prêt. Et ça ne nous dérange pas si on ne veut pas nous appeler une plateforme de crowdlending. On ne va pas rester sur de l’étymologie pure. Ça ne nous dérange pas particulièrement, d’autant plus que c’est le modèle qu’on regarde avec un peu de recul sur les plateformes qui fonctionnent à l’étranger donc l’univers anglo-saxon, c’est le modèle qui a été adapté par une très très grande majorité de plateformes. Pour ne citer qu’un exemple, on parlait de Funding Circle, il y a une majorité d’investisseurs institutionnels. On parlait, on parle beaucoup, on a beaucoup parlé Lending job, c’est la même chose. On n’a absolument aucune gêne par rapport à ça de travailler avec les institutionnels, au sens strict des institutionnels, les vrais institutionnels, c’est les assureurs, mutualistes, etc. Ça représente 33 % des montants investis sur Lendix. Et si on regarde vraiment les investisseurs qualifiés. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas en fait devenir casse-pieds, c’est vrai que c’est une vingtaine de pour cent 81 % de vente qui ont le statut de qualifiés, qu’ils soient particuliers, corporates ou institutionnels, voilà. Alors, nous, on souhaite vraiment et d’ailleurs comme les plateformes anglo-saxonnes le font, vraiment rester sur ces doubles clientèles, mais surtout n’en abandonner aucune. On tient vraiment à favoriser la clientèle de prêteurs particuliers comme celle d’institutionnels. On va vraiment favoriser les 2 en même temps. On va tout faire pour que les 2 bases grossissent ensemble et d’ailleurs…

Donc vraiment ce soir, c’est pour dire qu’on apporte une attention particulière aux personnes physiques. Donc il est hors de question de se passer des personnes physiques et à ce stade, il est hors de question aussi d’enlever la possibilité pour les personnes physiques sur Lendix de choisir leur dossier de prêt. On trouve que c’est quelque chose d’extrêmement valorisant dans la privation dans les dossiers physiques. On veut vraiment continuer dans cette voie. Il n’y a pas de raison de passer sur un modèle qui sera effectivement tout… Puisque tu me parles de Prêt d’union. Il y aura toujours des FCT chez Lendix pour les institutionnels ou particuliers avertis. En revanche pour les particuliers au sens large, non avertis qui doivent investir de 20 € à 1000 € maximum par prêt près parce que c’est la réglementation d’aujourd’hui.

M : Très bien. Donc l’envie d’aller vers les TPE, PME, en terme de dossier, c’est une envie ou est-ce que vous allez rester sur des gros dossiers ? Est-ce que les petites TPE sans trop de chiffres d’affaires, est-ce que c’est des choses qui sont envisageables que vous voulez développer ou c’est une chose sur laquelle vous ne voulez pas aller du tout ?

O : En fait, nous, on ne veut pas aller spécialement sur des gros dossiers, le hasard a fait qu’on a traité de gros dossiers. Parce qu’on a eu des demandes sur des montants importants et bien entendu, on n’allait pas refuser. On devait les traiter. Aujourd’hui, on s’aperçoit, alors c’est un peu notre enseignement et ça m’a vraiment surpris, il y a un petit syndrome de Stockholm. C’est-à-dire que les TPE, elles sont très remontées contre leur banquier et puis au moment de passer à l’acte, je vois un peu les gens qui flagellent. Et ça, c’est quelque chose d’extrêmement frustrant pour nous alors qu’on a souvent des offres de financement. Ce qu’elle nous dit c’est : « Franchement, je veux redonner une deuxième chance à mon banquier. Il m’a déjà dit non une fois, mais je vais retourner le voir, je vais essayer de le convaincre ». Et puis, il faut reconnaitre que dans pas mal de cas, ce qui se passe, c’est que le banquier finalement, il fait une offre ». Donc on a servi de lièvre. Moi, après tout si on se passe de notre objectif de base. Après, on aide le banquier de ce point de vue là. Bon après le but, c’est de les avoir comme clients ces TPE à la fin. Et quand elles reviennent vers nous parce que leur banquier aura voulu revoir le contrat, on les accepte et on l’accepte normalement avec plaisir. Mais autant les PME et les TPI ont tout à fait compris l’intérêt de diversifier leur source de financement parce qu’on fait nos ventes, ils ont fait plusieurs ventes. Ça fait longtemps qu’elles ne travaillent pas simplement qu’avec des banques. Il y a eu des fonds de dettes privés, des actionnaires externes dans le capital. Tout ça est à peu près l’intérêt d’avoir en alliée une plateforme de prêts d’une manière générale comme prêteur parce qu’il se dit qu’au moins de multiplier le taux de financement, c’est le seul moyen d’être dépendant de personnes. Et c’est ce qu’on essaie d’expliquer à tous les chefs d’entreprises. Les clients, c’est eux qui ont intérêt à multiplier les sources de financement. Il ne faut dépendre de personne pour améliorer son entreprise. Et ça, ça prend plus de temps à passer comme message sur les petites entreprises.

M : Très bien. J’espère que ça a répondu à pas mal de personnes. Attends, je vais regarder les questions, tant qu’à faire, autant privilégier les questions de ceux qui nous écoutent. J’ai une question alors, je ne sais pas si tu peux répondre à ça, c’est : quels sont les institutionnels qui investissent sur Lendix ? Est-ce que c’est secret ? Alors moi, j’ai vu les noms passés donc je pense que tout n’est pas secret. La banque qui investit chez vous est quand même connue, au moins c’est dit de toute façon. Est-ce que tu peux en citer quelques-uns ?

O : Oui, alors effectivement. Je ne peux pas donner ce soir la liste de nos clients. On est très transparent chez Lendix, on pourra en reparler tout à l’heure. On fait beaucoup d’effort sur la transparence, il n’y a pas non plus de raison de donner la liste de nos clients. Même s’il y en a quelques-uns effectivement c’est une surprise. C’est vrai qu’on a connu des très originales, c’est donc Wormser , une banque familiale qui a décidé d’investir 5 millions d’euros de son propre bilan sur la plate forme, voilà. Ça, ça fait partie des investisseurs institutionnels. Mais on a également des profils mutualistes. On en a un peu dans chaque catégorie d’institutionnel traditionnel. Et c’était le but, c’était d’avoir des investisseurs un peu de tous les types. Personne ne m’a posé la question, mais je me permets d’y répondre. C’est-à-dire qu’on a une catégorie d’investisseurs qui est un petit peu différente et originale, ce sont les dirigeants de Lendix. Ça, on y tient beaucoup, puisqu’on a souhaité que les principaux dirigeants de Lendix investissent tous sur tous les projets de manière automatique et sans capacité de sélection des prêts. Et pourquoi on a souhaité ça ? Pour vraiment montrer un alignement d’intérêt très fort avec nos clients prêteurs. Ça, ça me semble un vrai plus. C’est-à-dire que sur tous les projets de manière systématique, il y a 8 % grosso modo du montant des prêts qui est souscrit par les différents dirigeants de Lendix. Et sans aucune capacité de choisir le dossier auquel on prête ou on ne prête pas. C’est vraiment pari passu avec les prêteurs, on n’a aucune condition particulière favorable ou quoi que ce soit. Et ça, c’est vraiment uniquement seulement en France.

M : Ça se fait en equity, et il y a quelques plates formes qui investissent en effet, mais en lending, je crois que je n’ai pas entendu parler de ça. Du coup, cette catégorie-là tu la rentres dans les institutionnels du coup ou dans les particuliers ?

O : Comme institutionnel ?

M : Non, mais dans vos résultats parce que si tu me dis qu’il y a 20 %

O : Dans la catégorie « particuliers avertis », on espère. Dans la catégorie « particuliers avertis », on investit à travers le fond commun.

M : C’est à travers le fond commun, d’accord. C’était ça ma question. Je voulais savoir si c’était dans les 20 % annoncés des particuliers que tu nous annonçais tout à l’heure ou si c’était hors ces 20 %. OK, très bien. J’ai quelques questions. Alors, voilà, ça, on a répondu. Je prends un peu de temps, je suis désolé. Je lis un peu les questions en même temps. Alors, avant d’entrer dans le vif du sujet de votre plateforme et de vos amis, je vais prendre un petit plus général sur le marché. J’ai une question, et bien, encore Aymeric du coup. C’est : « Les Français pourront-ils prêter en Espagne ? Est-ce que ce sera le même modèle en Espagne ? » Et puis, et bien voilà.

O : Là, je ne peux pas répondre précisément à toutes ces questions puisqu’il y a tout un travail juridique qu’on est en train de mener. Donc pour être précis, je n’ai rien à cacher sur le sujet. Si j’avais les réponses, je les donnerais bien volontiers.

M : Au moins, c’est clair. J’ai une autre question : « Avez-vous un espoir que l’État français vienne tôt ou tard à mettre en place une possibilité de défiscalisation pour le crowdlending ? » Alors ça, c’est attendu de tout le monde puisqu’aujourd’hui, moi même je l’ai écrit sur le blog : c’est un problème dans le crowdlending. C’est l’imposition qui ne pousse pas non plus à aller prêter. Il ne faut pas se cacher entre la CSG, CRDS et puis après le barème progressif, ça fait beaucoup. Est-ce que tu penses toi qu’il y a des choses en route qui pourrait améliorer ça ? Ou faire comme dans l’equity, bénéficier d’une réduction fiscale de 18 % ?

O : D’abord, je vais vous surprendre parce que j’ai un investissement en equity. Moi, je suis contre une défiscalisation et je n’aurai même pas envie de la demander. C’est-à-dire, je ne veux pas qu’il y ait un avantage fiscal particulier pour investir parce que ça va créer sinon le pouvoir d’emploi. Il y a des comportements qui ne sont pas forcément rationnels. Ce marché n’a pas besoin de ça pour décoller, il n’a pas eu besoin de ça pour décoller à l’étranger. C’est-à-dire qu’il n’y a aucun besoin de donner une réduction d’impôts particulière pour permettre aux gens de prêter. Il n’y a pas besoin de faire un investissement, il y a suffisamment d’atout pour les prêteurs sans donner un avantage fiscal à l’entrée. Et c’est différent en equity parce qu’en equity, il y a un risque qui est pris, c’est beaucoup plus fort, il y a une durée de mobilisation fiscale qui est beaucoup plus longue. Donc là, ça mérite d’avoir un avantage fiscal. En plus, même si on le demandait, je pense que ce serait impossible à obtenir aujourd’hui dans le contexte budgétaire français. En revanche, ce qui est indispensable pour que l’État français adopte, c’est une fiscalité qui soit « juste ». Ça veut dire quoi ? Je pense que beaucoup de ceux qui sont connectés ce soir le savent. Si je pousse l’exemple à l’extrême, je prête à une entreprise. Elle me rembourse pendant 3 mois. Donc chaque mois, pendant 3 mois, je reçois un peu de mon capital et des intérêts. Et ensuite, elle dépose le bilan et c’est terminé, j’ai tout perdu. J’ai perdu 95 % à minima de la somme que j’ai prêtée. Et la stupidité de la loi aujourd’hui c’est que je paie des impôts pendant les 3 mois sur les 3 mois d’intérêt que j’ai touchés. C’est totalement injuste. Donc ça, il faut absolument que ça change parce qu’il manque une possibilité de compenser les biens et les pertes. Quand on achète des actions, quand on fait le bilan à la fin de l’année des actions qui ont monté et celles qui ont perdu, on fait un net et on paie que sur ce qui dépasse. C’est logique. On ne peut pas quand même payer de l’impôt quand on perd de l’argent. Ça, c’est absolument anormal. J’avoue que je suis un peu agacé parce que ce message, je le dis, mais il n’y a pas que nous. De nombreuses plateformes ensemble, séparément, l’ont porté auprès des députés, sénateurs, trésor, etc., on nous écoute, mais on ne nous entend pas. Donc, ça, il faut vraiment que ça change. Et je dirais même que c’est indispensable si on veut avoir des plateformes françaises qui soient fortes et qu’il y ait une vraie base arrière forte avant d’aller conquérir les pays à l’étranger. Et quand on voit ce qui a fait décoller un Funding Circle et tant d’autres en Angleterre, c’est que leur gouvernement a aussi décidé de changer ça. Aujourd’hui, en fait tout ça, c’est un héritage du passé. Ce qui est en héritage du passé, tous les systèmes fiscaux longs. C’est-à-dire, c’est quoi cet héritage du passé ? C’est qu’avant quand on prêtait de l’argent, on prêtait de l’argent à des états. Forcément, on ne perdait pas, et donc se moquait un petit peu de noter les gains et les pertes en début de prêt. Parce qu’on ne pouvait pas prêter à des entreprises. Aujourd’hui, en Angleterre, on peut noter les biens et les pertes. On a même une franchise de 1000 pounds sur les premiers intérêts gagnés. Il faut absolument qu’en France, on ait un système similaire, c’est indispensable. Et franchement, j’espère qu’ils vont finir par entendre le message parce qu’on peut difficilement encore attendre comme ça 24 mois. Je rappelle que comme je disais tout à l’heure, le temps va très vite dans le digital, mais il va encore plus dans la fintech.

M : Ça, je pense que c’est quelque chose qui est partagé par toutes les plateformes en effet. Pour en discuter, régulièrement avec les autres, vous êtes unanimes là-dessus et vous allez vous battre pour que ça arrive. Après la difficulté, c’est de dire comment on déduit du capital des intérêts, quoi. On n’est pas sur les mêmes valeurs. C’est quand même assez compliqué à mettre en place.

O : Ça, c’est beaucoup plus complexe sur le plan fiscal.

M : Je crois qu’il n’y a personne du gouvernement qui est connecté ce soir. Je suis désolé donc on ne pourra pas travailler en ce sens. En tout cas, je n’ai pas vu, je ne les connais pas tous. Alors, qu’est ce que j’ai d’autre comme questions ? Hop, donc ça, c’est bon. Juste pour préciser parce que cette question, on a quelques plateformes qui se sont connectées même, quelques plateformes concurrentes, je te l’ai dit avant de commencer. Il y a une plateforme qui nous dit : « Je précise, il est vital que les personnes morales participent au financement des entreprises en France ». Donc qui avait posé la question toute à l’heure ? C’est juste pour confirmer. Après, j’ai une question, tiens ! Pourquoi avoir choisi un agrément IFP excluant les personnes morales et les investisseurs, enfin, les investissements supérieurs à 1000 € du coup ?

O : Alors, en fait, on pense qu’il n’y a pas de statut parfait. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, je pense qu’il n’y a personne qui pose la question de : « Pourquoi on n’a pas choisi le statut de bon de caisse ? », par exemple. C’est une analyse, on a fait les plus, les moins des 2 solutions et à la fin, on est arrivé à la conclusion que le statut d’IFP était celui qui convenait bien au moment où on s’est lancé et qui nous convient toujours bien aujourd’hui. C’est-à-dire que certes on met une limite à 1000 € pour les personnes physiques. Néanmoins, comme je vous l’ai expliqué, les personnes morales qui sont averties, on arrive à les traiter autrement. La deuxième chose qui nous plaisait beaucoup dans le statut d’IFP, c’est que ça nous donne un outil qui est fantastique grâce à Emmanuel Macron. Là, aussi il faut savoir reconnaitre quand le gouvernement prend de très bonnes mesures. Ça nous donne accès au fameux fichier FIBEN, fichier Banque de France qui est une mine d’or pour faire son analyse crédit. Et ça, le statut du bon de caisse ne nous donne pas accès à ce fichier FIBEN. C’est pour ça qu’on a notamment opté au démarrage pour le statut IFP.

M : Et ça, vous allez changer des choses là-dessus parce que le bon de caisse, ça permet quand même d’accueillir les sociétés commerciales pour qu’elles prêtent notamment. Parce que tu pourrais imaginer d’avoir le statut IFP classique plus des bons de caisse pour traiter justement les sociétés commerciales ?

O : De toute façon si on visualise, je pense que ça va être une itération permanente. Les positions prises par les uns et les autres sont loin d’être figées dans le temps puisque la loi, ils savent, je l’ai appris en 15 ans d’investissement, les lois sont loin d’être figées en France.

M : D’accord. Bon ? Et bien, j’espère que cette réponse aura suffi à Hortense.

O : Je vois qu’elle me pose une autre question. Si je peux me permettre.

M : Vas-y, profites-en, tu y as accès aussi.

O :Donc elle dit, le crédit, c’est l’équipe, c’est le track record et les. Presque rien sur l’un et l’autre. Pas assez fait, pas marqué sur les équipes, pourquoi ? Alors, si si, on dit pas mal de choses sur les équipes. Je vous invite à aller dans l’onglet, alors surtout qu’on a un nouveau site web tout neuf, quand vous allez sur Lendix, vous allez dans : « En savoir plus ». Et là, vous avez « À propos » et vous verrez d’abord les photos de toute l’équipe. Vous avez les 25 personnes opérationnelles chez Lendix qui sont affichées donc, c’est tout neuf. Ça date de ce soir, c’est juste pour vous. Surtout en bas, vous avez les profils des dirigeants et ce qu’ils ont fait dans le passé, etc. Alors, on a fait attention sur l’équipe d’analystes crédit. Je ne vais pas parler forcément des tracks records passés parce qu’ils ont été faits dans des conditions qui sont différentes et pas avec les mêmes contrats donc il ne faut pas non plus être trompeur sur ce sujet-là avec des chiffres qui ne correspondent pas forcément à la réalité de ce que l’on fait aujourd’hui. Mais néanmoins, conscient de l’absence de trafic hub qui est le point commun de toutes les plateformes, c’est pour ça qu’on a souhaité avoir ce fameux alignement d’intérêt dont je parlais tout à l’heure. C’est-à-dire qu’aujourd’hui on pourrait être accusé d’une chose, mais qui est réelle, c’est qu’on crée une plateforme, on est contrarié entre 2 choses. Notre intérêt à court terme et notre intérêt à long terme. L’intérêt à long terme, c’est d’être extrêmement sélectif sur les dossiers parce qu’on sait que si on a des taux de défaut qui sont trop élevés, on n’arrivera plus à attirer demain ou après-demain des préteurs. Tout le monde le sait. Je pense qu’il y a un grand précédent qui s’appelle Prosper. Prosper, ils ont commencé en 2007 aux États-Unis. Ils ont fait un peu n’importe quoi sur l’analyse crédit au démarrage. Ils ont une class action contre eux. C’est tout à fait public, tout le monde le sait, c’est marqué. Il suffit d’aller sur Wikipédia pour le retrouver. Donc ça a très mal tourné. Après, ils ont endurci la politique crédit. Donc ça, c’est l’intérêt à long terme. Tout le monde, toutes les plateformes sont conscientes de cet intérêt. Et puis l’intérêt à court terme, malheureusement, c’est très humain, c’est qu’il faut qu’on fasse du chiffre d’affaires. Donc, on a une société pour faire du chiffre d’affaires donc on doit faire du volume de prêts. Donc en fait, en tant que dirigeants d’une plateforme, on est sans arrêt contrariés entre ces 2 contrats, tiraillés entre ces 2 contrats. Et donc, on a pensé que pour se rappeler de la contrainte de long terme, et c’est très important de garder en fait les taux bas, il fallait absolument qu’on aligne nos intérêts et qu’on mouille notre chemise. Mettre ce que les Anglais appellent « The skin in the game ». Et les skin the game, c’est le fameux 8 % que les principaux dirigeants à commencer par le directeur de l’analyse crédit, mettent dans tous les dossiers.

M : D’accord. J’espère que ça a répondu.

O : Le traffic hub, c’est là où la loi est même bien faite et c’est ce qui différencie les plateformes de prêts des banques. D’ailleurs, c’est la grande transparence. Si vous allez de la même manière sur notre site dans l’onglet Statistiques, vous avez là non seulement, vous avez toutes les statistiques, onglet obligatoire par la loi. C’est quand même le minimum qu’on puisse faire. Mais vous avez même des choses qui ne sont pas rendues obligatoires par la loi, c’est une nouveauté qui date de cette semaine, vous voyez qu’il y a un fichier en téléchargement en bas qui s’appelle « Voir le détail de notre portefeuille ». Quand vous cliquez dessus, vous avez un fichier Excel qui s’ouvre et vous avez l’intégralité du portefeuille de tout ce qui est passé chez Lendix qui est là avec tous les éventuels retards de paiement, etc. Pour l’instant, il n’y en a pas, mais mécaniquement il en aura dans le futur, c’est obligatoire. Je pense que tous ceux qui prêtent le savent. On joue la transparence la plus totale sur toutes ces informations.

M : OK, et bien c’est parfait. On a une question intéressante, toi qui es habitué à l’equity et tout ça. On a Thierry qui nous dit : « Une récente étude confirme l’augmentation de l’aversion au risque chez les Français concernant leurs épargnes. N’est-ce pas un frein au développement du crowdlending dans notre pays ? » Alors toi, justement qui a commencé par l’equity, qui est allé chercher les investisseurs privés, qu’est ce que tu penses de ça ? Est-ce que d’après toi c’est vrai cette aversion au risque ? Est-ce que tu la sens comme ça ? Qu’est ce que tu peux nous en dire ? Est-ce que tu sens qu’elle évolue en tout cas de par ton passé ou pas ?

O : Je peux vous dire que pour avoir ouvert l’investissement en equity auprès des particuliers il y a 15 ans, l’aversion était moins courante il y a 15 ans. Les premiers fonds qu’on avait montés chez 123venture, on avait collecté, maintenant j’ose avouer 766 000 €. Je me rappelle très bien du chiffre en 18 mois. C’était une galère sans nom. C’était une horreur absolue. Et les Français ont clairement repris en cœur ce message qu’il y a eu aussi un après 2008. C’est-à-dire qu’on a senti aussi en 2008 une volonté d’aller financer en equity là je parle, des sociétés plus matures, plutôt qui relèvent du capital développement plus que celles qui relèvent… Ce qui contrebalance aujourd’hui ce courant négatif qui est réel, c’est des taux extrêmement bas. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, les Français commencent à intégrer gentiment un livret A à 0,75 %, ça veut dire quoi concrètement ? Ça veut dire qu’il faut 95 ans pour doubler son capital. C’est-à-dire qu’on avait tous tendance quand un enfant naissait à mettre 100 € sur le Livret A pour lui offrir une voiture à sa majorité. Aujourd’hui au mieux, on offrira une trottinette. Donc si on veut faire un petit peu de rendement, franchement on a intérêt à accepter les suppléments de risque par exemple, que représentent les plateformes de prêts. Et, c’est le seul moyen d’aller tirer des rendements qui sont peut-être de l’ordre en moyenne de…, ça dépend des plateformes, ça dépend des positionnements, mais on va dire entre 5 et 8 % pour prendre une fourchette large.

M : Très bien. Ah tiens, une question, je crois que tu as déjà répondu sur BFM ou je ne sais plus sur quelle radio : « Pas d’assurance prévue en cas de défaut d’un emprunteur ? » Alors ça, c’est pire qu’on pose cette question, ou de fond de protection, comme l’un de vos concurrents donc pour les connaitre donc c’est Prexem, les fonds. Les assurances parce que maintenant, elles ont à peu près toutes l’assurance donc c’est Finsquare la première, peut-être à lancer ça. Voilà qu’est ce que tu en penses de ça ?

O : Oui, alors c’est vrai qu’on a mis un seuil, on n’a pas la volonté de faire quelque chose en matière d’assurance et tous les fonds collectifs de mutualisation du risque. Effectivement, il y a plusieurs initiatives sur le marché français. Pour l’instant, ça ne nous semblait pas forcément la meilleure manière de se couvrir parce que ça a un coup. En en plus, pour l’instant donc il y a pas mal de cas encore d’exception dans les assurances. C’est-à-dire que ça ne couvre pas 100 %. Et ça ne nous semblait pas forcément la meilleure manière de faire. Dans un premier temps, on a préféré inciter nos prêteurs à bien diversifier leurs risques. Et d’autre part, parce qu’on regarde beaucoup ce qui se passe à l’étranger donc on n’a pas vu de grand succès aujourd’hui dans les plateformes étrangères en matière d’assurance et de fond de mutualisation. Mais encore une fois, on ne s’interdit pas de changer d’avis, on observe pour l’instant, mais ça ne nous a pas semblé le point le plus important.

M : Il n’y a pas une plateforme, alors je me souviens plus du nom, qui a un fonds d’indemnisation, je ne sais plus si c’est aux États-Unis ou en Angleterre, mais je crois que son fond maintenant et très très bien noté. Ce qui nous permettrait aujourd’hui de garantir peut-être 100 % du projet en cas de défaut. Le fonds d’indemnisation, enfin je trouve que l’avantage par rapport à l’assurance c’est que malgré tout, tu construis un fond. S’il n’y a pas de bêtises faites au début avec les premiers projets. On alimente un fonds qui grossit, qui grossit. Et de fil en aiguille, on peut protéger de plus en plus ces projets, non ?

O : Oui. D’abord dans les 2 solutions, mon cœur penche effectivement plus, s’il y aura une solution qui est mise en place, en faveur du fonds d’indemnisation que de l’assurance.

M : Bon, d’accord.

O : Et pourtant, c’est un marché qui est encore en devenir. Les solutions restent à trouver et aucun de nous n’a la solution miraculeuse et surtout valable pour les 10 prochaines années.

M : Tiens, toujours, Hortense. Hortense connait bien le sujet, j’ai l’impression. Donc Hortense dit : « J’ai vu qu’il y avait sur Lendix un espace dédié au CGP, donc que proposent-ils à leurs clients ? Quelle est la nature de votre engagement avec eux ? »

O : J’ai travaillé pendant 15 ans avec eux pour nous aider à proposer des produits que gérait 123venture. Et mécaniquement, on pense que les CGP sont un bon canal pour distribuer des produits que propose Lendix. C’est-à-dire que le CGP touche à la fois une clientèle d’investisseurs, comme toi ou moi, c’est-à-dire des investisseurs qui vont vouloir venir sur la plateforme pour investir 20 000 € par projet ou au contraire toucher parfois des investisseurs extrêmement qualifiés. Donc, le sujet, c’est que parfois, on souhaite travailler avec des conseillers en gestion de patrimoine, et tout simplement ce qu’on leur propose, c’est d’accompagner leurs clients, parce qu’il y a des clients qui sont, par définition, pour ceux qui nous écoutent ce soir, pour qu’ils puissent un peu comprendre, qui sont extrêmement proactifs avec leur épargne, à la forme des choses, qui écoutent, qui s’informent. Des catégories de clients qui ont besoin d’être pris par la main en investissant leur épargne. Ils ont besoin qu’un tiers leur parle des solutions qui existent voilà. C’est exactement ça, les CGP. Effectivement, ils ont un outil qui leur permet en fait de suivre de manière macro tout ce que font les clients sur la plateforme Lendix. Ce que font leurs clients sur la plateforme.

M : D’accord. Ah oui, ils peuvent gérer le portefeuille de leurs clients sur la plateforme ?

O : Ils ne gèrent pas le portefeuille de leurs clients, mais ils suivent tous les clients qu’ils nous ont amenés sur la plateforme Lendix. On les forme, on les informe plus particulièrement. Pour nous, c’est un vecteur qui nous aide à évangéliser le marché.

M : Ca veut dire que chacun de leurs clients doit investir personnellement en cliquant sur le bouton « je prête » ?

O : Oui, oui, ce n’est pas les CGT qui prennent la main sur le compte de leurs clients. Mais ils ont en revanche un back-office, pour suivre l’encours de leurs clients, pour suivre leurs bases clients, ils sont de quoi répondre aux questions de leurs clients. C’est le cas d’un client qui pourrait être un peu perdu de venir sur un site comme Lendix, seul.

M : D’accord, on a fait un peu le tour des questions. J’en ai encore sinon. Alors, tiens juste, parce qu’il y a Aymeric qui a posé une question tout à l’heure où il dit merci pour votre accueil, il doit se déconnecter, bonne continuation Olivier. Donc je te fais passer le message. Alors moi j’avais des questions, c’était plus rentrer dans le vif du sujet. C’est que je vois souvent les gens sur le forum comparer les plateformes. Est-ce que tu peux juste nous donner des détails sur le processus de sélection que vous utilisez chez Lendix des dossiers ? Peut-être nous donner des taux d’acceptation et des choses comme ça ? Et aussi d’utilisation des fonds parce que je sais que les prêteurs en fait, ils font très attention à ça. Ils ont notamment remarqué que les plateformes, ce n’est pas comme les banquiers, elles ne vérifient pas l’utilisation des fonds et que finalement les fonds qui devaient servir peut-être pour investir vont plutôt servir à boucher un peu de trous, de tréso. Voilà, juste nous dire un petit peu le processus de sélection et peut-être comment est composée l’équipe ? Combien ils sont ? Tu peux un peu nous expliquer ça de l’intérieur ?

O : Oui, tout à fait alors, l’analyse crédit, effectivement pour nous c’est la clé. Et dès le début, on a eu une équipe qui était effectivement surdimensionnée par rapport à la taille du volume de prêt bien évidemment. Maintenant, c’était indispensable. Aujourd’hui, la plus grosse équipe chez nous, c’est la tech, c’est 10 personnes. Et la deuxième plus grosse équipe, c’est l’analyse crédit, c’est 7 personnes. Des personnes en plus qui ont de l’expérience. Marc Sebag qui est directeur du crédit, il a 25 ans d’expérience derrière lui. Il a aussi cette expérience à la Rabobank, mais aussi beaucoup chez des leaser, il était chez GE, une référence en matière d’analyse crédit de masse. Et puis ensuite, il a été directeur général délégué de CIT qui est un grand leaser américain implanté en France. Et aujourd’hui, dans l’analyse crédit, il y a à la fois une phase : traite automatique qui permet d’aller vite pour dire « oui », « peut-être » ou « non ». Et ça, vous le voyez sur le site. Quand un emprunteur vient, il rentre son numéro SIREN, le montant qu’il souhaite emprunter et la durée et très vite il a une tendance. La tendance, c’est on ne sait pas vous prêter ou on sait surement vous prêter. Donnez-nous un peu plus d’informations si on ne l’a pas déjà, parce que tout le monde ne publie pas ses comptes. Et là, ça permet ensuite à l’équipe physique de prendre le relais sur l’analyse crédit. Aujourd’hui, on détaille assez largement, je ne vais pas forcément en venir là parce que ça va peut-être être un peu long, mais comment est faite notre méthode d’analyse crédit. Mais grosso modo, la note parce que le but pour nous, c’est de noter à la fin l’entreprise, ça représente la première grande composante de la note à 60 %, c’est d’avoir la performance financière. C’est de regarder les chiffres de l’entreprise, les différents ratios, son bilan, mais surtout son compte de résultat. Mais surtout sa capacité à générer des couts pour nous rembourser. C’est ce qui nous intéresse le plus. Et ensuite, il y a 20 % de la note qui est liée à l’environnement dans lequel évolue l’entreprise, il y a des marchés plus ou moins porteurs. Donc si elle est sur un marché peu porteur, ça impacte effectivement la note. Et finalement la qualité des dirigeants, c’est surtout ce qu’on appelle le « timing business ». C’est-à-dire depuis combien de temps les dirigeants sont dans le secteur. Et c’est tout ça qui à la fin arrive à une note. Chez nous, il y a trois types de notes : A qui est la meilleure note, B puis C. Et ensuite, c’est en fonction de cette note et de la durée qu’on arrive à générer un taux au prêt. Et ce qui est très important chez Lendix, c’est que c’est un taux qui est fixe, il n’y a pas de système d’enchères. C’est-à-dire, le taux, il est décidé par l’équipe d’analystes crédit de Lendix. Il est bien sûr ensuite discuté avec l’emprunteur. C’est une négociation commerciale. Et à la fin, on se met d’accord sur une proposition. On tient à un montant, une durée et un taux. Et ensuite, c’est ça qui est proposé aux différents prêteurs sur la plateforme. Donc, le point qui est important, c’est qu’il n’y a pas d’aléas pour l’emprunteur sur les conditions de l’emprunt. Normalement, et deuxièmement, il n’y a pas l’aléa pour l’emprunteur sur le fait qu’il a bouclé son emprunt. Ce qui est aussi très important parce que le fait d’avoir ces doubles clientèles : prêteurs physiques et prêteurs institutionnels, c’était le début de la conversation, c’est que ça enlève tout aléa pour l’emprunteur. Et ça, c’est fondamental, parce qu’on le sait tous, tous les dossiers n’arrivent pas au bout sur les plateformes quand ils sont présentés, nous, ils sont surs d’aller au bout. Ça, c’est fondamental parce que l’emprunteur, il n’a pas de risque s’il a dit à sa banque qu’il allait emprunter chez Lendix. Il va revenir le voir quinze jours plus tard. « Donc finalement ça a échoué même en le montrant chez Lendix, est-ce que vous ne voulez pas reconsidérer mon dossier ? » Ce qui est toujours un petit peu gênant quand même.

M : Ça, c’est une vraie originalité de la plateforme. Juste pour préciser, je crois que vous mettez, le projet en ligne, il est déjà financé à 50 % ou 51 %, je me trompe ?

O : En fait, ça dépend, là c’est 51. À partir de là, vous avez 2 poches qui peuvent financer le dossier, les prêteurs particuliers et les institutionnels pour que les règles d’attribution du dossier soient extrêmement claires entre les 2. C’est-à-dire, c’est pareil. Il ne faut pas qu’il y ait une catégorie de prêteurs qui soit favorisée par rapport à l’autre. Et ça, on y tient vraiment énormément. Qui que ce soit d’ailleurs, il ne faut pas favoriser le particulier, pas plus qu’il faut favoriser l’institutionnel. Donc les règles sont très claires, elles sont d’ailleurs expliquées, toujours en toute transparence expliquées dans nos FAQ. C’est qu’un dossier quand il est présenté déjà le fonds commun de titrisation prend 51 % du dossier quoiqu’il arrive. Ça, c’est le 50, ensuite il est proposé aux particuliers pendant une durée qui est annoncée à l’avance sur le site. Et à la fin, il y a 2 solutions. Soit les particuliers les prennent très vite et on arrive à la répartition de 51-49. Soit les particuliers, parce que notamment c’est un très gros prêt, ne répondent pas suffisamment présents et dans ce cas-là il reste une tranche à payer. Dans ce cas-là, c’est le FCT qui complète de manière automatique. Donc les règles, elles sont transparentes. Et le nombre d’ailleurs de prêteurs personnes physiques est clairement annoncé sur la plateforme. Non seulement il y a une jauge qui montre l’état d’avancement, mais en plus il y a un compteur qui donne le nombre de personnes différentes qui ont prêté.

M : Ça, c’est nouveau. Ça, c’est nouveau ! Oui, c’est ça, parce que je regarde les prêteurs pour calculer justement le prêteur moyen pour mon baromètre. Donnée que je n’ai pas encore exploitée contrairement aux autres données puisque sur certaines plateformes, ce n’était pas stipulé. Donc je suis ravi et je vais pouvoir…

O : D’ailleurs, j’en profite pour remercier ceux qui se sont peut-être connectés ce soir et qui commencent à aller sur la plateforme. Quand ils viennent, on les lit avec une grande attention tous ces commentaires. Vraiment, ça nous intéresse et surtout on n’est absolument pas vexé quand vous faites des critiques. On est très preneurs des critiques et vous avez remarqué que certaines critiques, d’ailleurs ça, ça en était une par exemple, il y avait eu certains participants dire : « Oui, mais moi je pense qu’il y a plein de particuliers qui est fake », etc. Et c’est vrai que c’est une bonne remarque, ça peut donner ce sentiment-là.

M : Alors c’est vrai que, je dois reconnaitre que sur le forum, vous êtes une plateforme active, vous répondez aux questions.

Et puis c’est bien, on a même des réponses le dimanche. Patrick nous fait l’honneur de répondre sur le forum le dimanche. Alors j’avais 2 questions, si vous voulez bien, on va passer ce que j’ai vu, car elles vont se cumuler avec d’autres questions. 2 questions donc comme on est déjà à 3/4 d’heure de vidéo. J’avais 2 questions, c’était comprendre ce qu’était Lendix croissance. Vous pouvez m’expliquer parce que j’ai vu ça apparaitre sur la plateforme, alors moi je n’ai pas reçu de mail dessus donc je ne suis peut-être pas prêteurs avertis donc je ne reçois pas les mails, je ne sais pas. Donc, juste savoir ce que c’est, en quoi ça consiste ? Et puis parce que j’ai remarqué donc en faisant mon baromètre que sur le dernier mois, ce n’était quand même pas loin de 1 million d’euros si je ne me trompe pas, oui 800 000 € il me semble. Donc ce qui représente quand même un montant important de vos collectes. Est-ce que tu peux nous préciser ce que c’est pour qu’on comprenne bien ?

O : Exactement. Alors là aussi on a mis en place, même si ne concerne qu’une partie des prêteurs, en l’occurrence des prêteurs avertis. On a expliqué en toute transparence à tout le monde. Alors, pour bien expliquer en en détail. C’est qu’on s’est aperçu en discutant avec plusieurs emprunteurs, plusieurs PME. Alors, quand une PME veut acheter un actif, elle a 2 possibilités. Une machine-outil par exemple, pour prendre un exemple très traditionnel. Elle veut acheter une machine outil soit elle achète machine-outil et elle souscrit un emprunt pour financer cette machine-outil, première possibilité. La deuxième possibilité qui est très très pratiquée, et là il y a le poids de l’histoire qui parle pour les entreprises, c’est tout simplement la louer cette machine.

M : Faire du leasing.

O : C’est ce qu’ils font, je parlais beaucoup des GE Capital, etc. Ces acteurs-là le font de très longue dates. Donc on s’est aperçu qu’il y a des entreprises qui préféraient vraiment cette solution location à la solution achat et prêt, etc., on peut exprimer. Donc on s’était dit qu’il fallait qu’on ait une solution également de location financière moderne, nouvelle génération pour ça. Et c’est pour ça qu’on a créé Lendix croissance, c’est une captive de location, captive dont les ressources ne sont que des prêts faits par des investisseurs avertis. C’est pour ça qu’on les mentionne et qu’on ne le met juste que par le fond commun de titrisation. Néanmoins, on a décidé de faire apparaitre tous ces dossiers, dont la timeline des projets Lendix, c’est pour ça que tous les prêteurs y compris les personnes physiques apparaissent. Et notre ambition, on espère dans les premières semaines ou mois de 2016, c’est d’ouvrir cette solution. On peut dire que c’est un laboratoire 2020. Le mieux de cette solution également aux investisseurs, personnes physiques ou non de toutes les personnes qui sont aujourd’hui qui apportent ces 20 000 € par projet. Donc c’est une solution qu’on va, j’espère très vite ouvrir à tous.

M : Alors justement, ça me fait la transition. Donc là, donc si je comprends bien, ce n’est que le FCT qui investit dans ces projets-là, à la Lending Croissance ? Et du coup, on va revenir au FCT. Je vois qu’Hortense nous pose la question sur ce FCT. C’est des questions sur le forum auxquelles Patrick de Nonneville a commencé à répondre. Est-ce qu’on peut savoir ce que c’est ? Est-ce qu’on peut connaitre un peu les critères si c’est divulgable ? Parce que je sais que…. Par exemple de montant ou de…

O : De montant, on avait à peu près 26 millions d’euros de FCT. Les critères c’est de finance FCT aujourd’hui, les prêts se passent par la plateforme Lendix, plus, il a le droit en plus de financer l’activité de location financière.

M : D’accord. OK.

O : Et je crois que Patrick avait effectivement déjà répondu à cette question. La Banque Wormser, elle, comme c’est une banque, ne passe pas par le fonds commun de titrisation, mais investit en direct sur la plateforme. En fait pour rester technique dans les 51, parfois il y a le FCT plus la banque Wormser. Il y a aussi la banque Wormser, elle ne vient pas avec une capacité de, désolé, mais elle est en terme anglo-saxon de « cherry picking ». C’est-à-dire qu’elle ne vient pas faire son marché et dire : « Quel prêt je choisis aujourd’hui. », etc. Ça, on y tient beaucoup, on veut qu’aucun investisseur ne soit favorisé grâce à une information supplémentaire donc c’est la clé. À partir du moment où on a décidé d’investir sur la plateforme en tant qu’investisseur, qu’on soit une banque ou une FCT. Elle est automatique, il n’y a pas de capacité de choix. Il n’y a que le particulier finalement qui a cette capacité de choix.

M : D’accord. Alors, maintenant si je me place, je suis investisseur averti, est-ce que je peux intégrer ce FCT ? Est-ce que je peux prêter par l’intermédiaire de ce FCT ? Comment je fais ?

O : Aujourd’hui, il est fermé le FCT. Ce n’est plus possible. Les documents sont terminés, mais vous imaginez bien qu’il y aura des successeurs.

M : D’accord. On a la réponse. Alors, voyons si j’ai encore quelques questions parce que moi je pense que j’ai fait le tour. On a Pierre qui nous dit : « Pour une notation crédit et une… » Pardon ?

O : J’allais juste compléter pour ne frustrer personne sur le fonds commun de titrisation en fait, c’est réservé aux investisseurs avertis. Donc vous savez qu’il y a des règles pour être investisseur averti. Tout particulier qui souhaite souscrire ne peut pas se souscrire en fonds commun de titrisation. Il y a des niveaux soit de compétences financières soit de patrimoine qu’il faut montrer, prouver tout simplement. Et il y a un ticket minimum aussi qui est imposé par la loi qui est de 30 000 €. Ce n’est pas propre à nos fonds, c’est la réglementation de manière générale.

M : Mais je crois qu’il n’y a plus de fichier des investisseurs avertis.

O : Je ne parle pas de fichier, mais c’est le statut de qualifié. C’est-à-dire le fait d’être…

M : Oui, donc il faut répondre à des questions, quoi. Donc je coche les bonnes questions, j’ai le droit ou je n’ai pas le droit ?

O : Non. Il faut prouver qu’il y a un certain nombre d’opérations de transaction financière qui sont faites. Soit on est qualifié parce qu’on a travaillé dans l’univers financier, soit on est qualifié parce qu’on a un certain niveau de patrimoine, etc.

M : Oui, mais la plupart du temps, ce sont de simples questions, même pas de justificatif donc.

O : Ah !

M : Alors, Pierre, c’était juste pour rebondir sur l’analyse crédit. Pour une notation de crédit à une durée identique, il semble néanmoins des taux proposés différents. Comme ça se justifie ?

O : Oui, le monde n’est pas parfait et ce que je veux dire par là, c’est que vous l’aurez compris tout à l’heure quand je vous expliquais comment ça se passait. Il y a des notes A B C, il y a des durées, il y a des grilles, il y a de la négociation. Et puis les notes, c’est du A B C, mais après il y a la de la granularité, c’est à dire qu’on prend A, on prend B. Parfois, il y a des B qui mériteraient presque d’être des A et l’inverse. Et donc, tout ça, c’est une subtile alchimie et une note reste une note, le système de notation n’est pas parfait non plus.

M : Alors, j’ai 2 questions de Serge que je vais faire dans la foulée. Sachant donc que Serge, je crois que je reconnais son nom donc c’est quelqu’un qui a fondé une plateforme toute jeune. Je ne vais pas en parler là, ce n’est pas l’objet, mais du coup : « Quelle est ta position sur le plafond de 1000 € ? Est-ce que tu penses qu’il y a un intérêt à le relever pour faire venir les investisseurs privés ou pas ? Ou les garder comme ça ? Peut-être les diminuer qui sait ? »

O : Le relever à terme, oui. Je pense que ça aura un intérêt. Dans un premier temps, ce n’est pas si mal. Franchement, parce que ça protège de deux choses. Ça protège parfois de l’inculture financière de certains prêteurs

puisqu’il y a des gens qui se passionnent pour le sujet. Et je me rappelle très bien quand on a mis en ligne le dossier Alain Ducasse d’avoir eu une épargnante qui avait appelé au bureau en disant : « Voilà, moi, j’ai 10 000 € d’épargne, j’adore Alain Ducasse. Je veux tout mettre sur lui, comment je peux faire ? » Et là, il faut lui expliquer que même si elle aime Alain Ducasse, c’est une très belle entreprise, mais elle comporte un risque. Et donc, il faut diversifier absolument ces risques et ça, je pense que tous les prêteurs qui seront sur Lendix le comprennent bien. Alors, on a un prêt moyen alors, vous allez me dire, le prêt moyen est tiré vers le bas par cette limite de 1000 euros, mais aujourd’hui, c’est 231 € en moyenne prêtés par projet. Et j’en suis très content, je suis ravi que les gens diversifient bien. Et puis, il y a une des choses contre lesquelles il faut se protéger c’est que, toutes les plateformes, il ne faut pas faire d’angélisme, toutes les plateformes ne font pas forcément un excellent travail de sélection. Il y a des dossiers que je trouve qui devraient être, clairement qui ne méritent pas de figurer sur certaines plateformes. Il y a un niveau de risque qui est incohérent avec le taux. Donc si on veut tous se protéger contre des accidents industriels, je pense que dans un premier temps ce n’est pas si mal. Ce n’est pas le pire, il faudra surement le remonter après, mais dans un premier temps ce n’est pas mal. Et encore une fois, je refais un peu du militantisme, la vraie chose qui bloquera le développement du secteur, c’est cette fiscalité complètement absurde qui est injuste.

M : D’accord avec ça. En même temps, moi, je suis le premier à dire qu’il faut en effet des conditions drastiques pour les emprunteurs et pour protéger le marché futur qui est aujourd’hui tout petit puisqu’on est à 21 millions de collectes. Et en même temps, ce qui me gène c’est sur ce terme de financement alternatif et tout ça parce que finalement, aujourd’hui de par mon métier de courtier en financement professionnel, j’étais habitué jusqu’à maintenant à porter mes dossiers aux banques, aux leasers et aux facteurs dont on a parlé. Mais finalement les plateformes, vous avez des critères qui sont encore plus drastiques que les banques, quoi. Du coup, ce financement alternatif, il présente… À la limite, le seul intérêt que je vois, c’est éventuellement la réactivité. Quoique ce n’est pas toujours le cas ou alors l’absence de garantie, quoi. Parce que finalement… Et de l’indépendance dont tu as parlé tout à l’heure. Mais c’est cher, ce n’est pas forcément plus réactif qu’une banque, enfin en terme de collecte et comment tu…

O : Je ne sais pas si tu as envoyé des dossiers. Je ne veux pas le savoir. Et si tu as envoyé des dossiers et qu’on a été moins réactif qu’une banque, là on a un énorme bug.

M : Non, mais par exemple, je vous ai envoyé des dossiers à Lendix, que vous n’avez pas financés et pourtant je les ai financés en bancaire sans problèmes. Tu vois ce que je veux dire ? Donc ça, ça me gène un peu. C’est-à-dire que je me dis « Mince, quoi ! »

O : Ce n’est pas de la réactivité. Sur les projets, on a une philosophie différente des banques. Ce qui veut dire que bien entendu que les banques sont capables de prêter de l’argent à des entreprises qu’on n’est pas capable de financer pour une raison toute simple. C’est parce que la banque te prête de l’argent que tu as déjà. C’est-à-dire qu’elle va te prêter l’argent et prendre ton appartement ou ton contrat d’assurance vie utile en fonds en euros en contre-garantie. Ouais, je suis capable de le faire, à te prêter de l’argent que tu as et de mentir. Tu demandes une contre-garantie à quelqu’un. Ça, oui, je sais faire et aujourd’hui les banques sont passées dans le cadre où ils ne font plus une analyse des risques, ils analysent des garanties et c’est ça le sujet. Et nous, ce qu’on veut faire, ce n’est pas rentrer en concurrence avec les banques qui peuvent faire des taux très bas en prenant ceinture et bretelle. C’est de dire qu’il y a un moment, le chef d’entreprise, il ne peut plus donner de caution. Il ne faut pas mentir si on attend quelque chose. On a un dossier qui est caractéristique, c’est passé sur la plateforme pour prendre un exemple. C’est Orexim, qui est dans l’immobilier et dire : « Tiens, un dossier comme ça, vient emprunter 1 million d’euros sur Lendix pour financer des travaux » alors que c’est une très belle société qui a un patrimoine d’immobilier gigantesque, qui était tout financé avec des banques. Mais les banques ne sont pas prêtes pour financer l’achat de l’immeuble parce que là, elles prenaient bien sûr des hypothèques sur les immeubles, elles se sentaient couvertes, très à l’aise. En revanche quand il fallait financer des travaux et là elle m’a demandé une caution personnelle du dirigeant. Incapable de faire un dossier de prêt sans prendre en face une caution. Donc nous, c’est ça ce qu’on fait. Et là, je suis persuadé qu’il y a une proposition à valeur ajoutée. En revanche, c’est sûr qu’une entreprise, le chef d’entreprise est prêt à donner une caution personnelle, même une entreprise qu’on ne sait pas financer globalement sur les plateformes. Aujourd’hui, c’est des startups, on ne sait pas financer une entreprise qui fait des pertes, quelque part le banquier peut s’en moquer que l’entreprise fait des pertes, s’il a en contrepartie un actif financier qui est certain et garanti. Ça devient le problème de celui qui emprunte, pas le problème de celui qui prête. Nous, ce n’est pas le cas, on assume vraiment la prise de risque. C’est pour ça qu’il y a des taux très différents d’ailleurs. Entre un bon et un mauvais emprunteur, les taux vont de 4 à 9 %. Dans les banques aujourd’hui, l’écart-type entre un bon et mauvais emprunteur, il est assez faible parce que la banque ne se pose plus la question de la qualité de l’emprunteur, il se pose tout simplement la question de la qualité des garanties. Et comme tous les appartements se valent grosso modo, il y a toutes les assurances vies se valent. Il n’y a pas une grosse différence de cout, voilà.

M : Ah, c’est bien. J’ai senti le petit énervement banques/crowdlending. J’aime bien cette petite compétition.

O : Attention, je vais devenir agressif !

M : En tout cas, c’est… Et bien parfait, je pense qu’on va toucher au but. Alors, juste une dernière question de Serge, j’avoue que là, moi je ne me suis pas encore passionné pour le sujet. Serge nous dit : « On parle de plus en plus des block chains. Est-ce que c’est compatible avec le crowdlending ? » Alors, moi je t’avoue que je suis dépassé, je sais que c’est en rapport avec le bitcoins et les choses comme ça. J’avoue que je ne me suis pas encore intéressé au sujet. Je ne sais pas si tu t’y es intéressé. Donc voilà sa question.

O : Et bien, effectivement parce que j’ai eu cette question, il n’y a pas longtemps. Block chain effectivement, ça dépasse le bitcoins, parce que le block chain c’est toujours d’avoir une base centralisée d’information qui, une base de données centralisée et c’est la décentralisation de l’information. C’est donc ce qui a permis à la naissance du bitcoins. Il y en a qui essaie de faire un rapprochement entre ça et le crowdlending. Malheureusement, je reste là un peu plus terre à terre à court terme. Mon sujet est vraiment day-to-day. C’est ça mon principal point parce que logiquement, mon grand travail d’évangélisation, il est là. Convaincre les emprunteurs, convaincre le gouvernement de changer cette fiscalité absurde et puis après je penserais à la blockchain.

M : Et bien très bien. Et bien, écoute, ça fait une heure. Je pense qu’on va s’arrêter là. En tout cas, moi je suis ravi que tu te sois essayé à l’exercice avec moi pour une première. Juste, je précise que c’est quelque chose que j’ai envie de renouveler tous les mois. Donc, pour ceux qui nous écoutent le 1er décembre, il y a une date d’arrêtée, j’interviewerai Vincent RICORDEAU de LENDOPOLIS. Je pense que tu le connais bien. Et puis, j’enchainerai avec d’autres. Juste cette vidéo, donc je l’ai enregistrée normalement si tout s’est bien passé. Donc elle figurera sur le blog et tout le monde pourra la revoir, y compris ceux qui étaient là ce soir. Dites-nous aussi, par mail en allant sur le blog ou même directement à Lendix, je pense qu’ils seront ravis d’écouter ce que vous en avez pensé. Est-ce que ça vous a plu ? Est-ce que vous avez appris des choses ? Est-ce qu’il faut améliorer pour la prochaine fois, j’en serai enchanté. Et puis surtout Olivier, je te remercie et puis je pense qu’on aura l’occasion de se revoir puisqu’on se voit régulièrement en ce moment.

O : Merci à toi. Merci à ceux qui ont joué le jeu de poser des questions. Alors encore une fois, n’hésitez pas à participer sur le forum. N’hésitez pas à nous faire part des critiques, elles nous font progresser. Et on sera ravi de corriger nos défauts.

M : Et bien très bien, on va s’arrêter là. Alors je vais couper un peu brutalement parce que je ne me retrouve pas dans mon petit logiciel, mais allez, bonsoir à tous. Et puis du coup Olivier, bon appétit. Allez, au revoir à tous. À bientôt !

Une réponse à “Interview en direct d’Olivier Goy – Lendix – Lundi 9 novembre 2015 à 20 h”

  1. Jacquouille

    Je n’ai pu suivre.
    Ça a donné quoi ?

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    • Mathieu

      Bonjour Jacquouille,
      C’était intéressant. Je prépare un replay même si j’ai des problèmes de son 🙁

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      • Larouge

        Bonjour,
        J’en ai suivi une grande partie. C’est intéressant car on peut visualier la personne et poser une question écrite.
        Ce qui m’a semblé intéressant (entre autre bien sûr) c’est que les plateformes sont prises entre deux feux : le besoin de chiffre d’affaires mais en minimisant les défauts de paiements et donc sélection des emprunteurs.
        Donc, j’en profite pour remercier Mathieu pour tout ce travail !!

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        • Mathieu

          Merci @larouge
          Comme c’était intéressant et que le format semble avoir plus, j’en ferai une par mois. En décembre ce sera Vincent Ricordeau de Lendopolis et en janvier Thomas De Bourayne.

          A bientôt

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