Interview de Cyril Tramon – WeShareBonds – Replay du Jeudi 3 novembre 2016 à 20h15

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J’ai eu le plaisir d’interviewer en direct Cyril TRAMON, CEO de WeShareBonds, le jeudi 3 novembre 2016 à 20h15. Nous nous sommes intéressés particulièrement à sa plateforme de prêt obligataire, à lentrée de La Banque Postale à son capital mais aussi au marché du crowdlending en général. Vous pouvez désormais visualiser le replay.

 

L’interview en video

 

Pourquoi vous auriez dû participer à ce webinar ?

Ce fût l’occasion de lui poser quelques questions telles que :

  • Comment voyez vous le crowdlending dans 1, 2 et 5 ans ? Comment voyez vous votre plateforme dans 1, 2 et 5 ans ?
  • Pourquoi avoir choisi les obligations plutôt que le bon de caisse ou le contrat de prêt
  • Comment va se passer le partenariat avec La Banque Postale
  • Quels conseils donneriez vous aux prêteurs pour limiter leur risque ?
  • Et d’autres …

 

Revoir les anciens webinar

Grégoire Dupont (ORIAS) le 27 juillet 2016

Frédéric Levy Morelle (Look&Fin) le 12 avril 2016

Nicolas Lesur (Unilend) le 8 mars 2016

Vincent Ricordeau (Lendopolis) le 9 février 2016

Thomas de Bourayne (Credit.fr) le 12 janvier 2016

Olivier Goy (Lendix) le 9 novembre 2015

 

Les questions et les réponses

 

M : Alors, bonjour à tous ! Bonjour Cyril ! Merci d’avoir accepté l’interview.

C : Bonjour Mathieu ! Merci.

M : En plus, avec une telle annonce la semaine dernière, je suis ravi que cette interview ait lieu maintenant, et pas il y a une semaine. Tu vois, comme ça, on aura l’occasion d’en parler. Juste une petite question pour tout le monde, est-ce que vous nous entendez ? Est-ce que vous nous voyez ? Est-ce que tout fonctionne bien, juste avant de démarrer. Alors, je sais qu’il y a un petit délai de latence, on va attendre juste votre réponse. Un petit message sur le chat pour ceux qui sont habitués. C’est bon ! On nous entend.

 

Eh ben, en fait, Cyril, première question. Je voudrais juste que tu nous dises un petit peu, toi, qui tu es personnellement ? Quel est ton parcours, et comment t’es arrivé au crowdlending pour qu’un peu tout le monde sache ce que tu as fait avant.

 

C : D’accord. Ben écoute, j’ai 45 ans. J’ai deux enfants. Et il se trouve qu’il y a fort longtemps, j’ai fait une école de commerce à Rouen. J’ai travaillé dans l’industrie de la finance pendant une petite dizaine d’années, notamment chez JP Morgan. Et en 2003, j’avais créé une société de gestion de private equity qui s’appelle Phillimore. Elle existe toujours, qui finance les PME à peu près de la même taille que celles qu’on accompagne aujourd’hui. Et l’année dernière, on a pris l’initiative avec une partie de mon équipe et des investisseurs qui nous avaient accompagnés sur Phillimore, et puis d’autres personnes dans notre cycle de créer WeShareBonds, et de se lancer dans cette grande aventure du crédit aux PME.

 

M : T’avais déjà étudié le marché avant ? C’était vraiment en parallèle de ce que vous faites aujourd’hui ? Il y a des synergies, il n’y a pas de synergies, c’est complètement dépendant ?

 

C : Écoute, les deux sociétés sont sœurs. Les activités sont effectivement en partie en synergie, et pour d’autres parties différentes. Phillimore reste et demeure un investisseurt de private equity qui investit plusieurs millions d’euros sur les opérations de LBO et de Capital développement sur des PME, souvent quand même un peu plus grosses que celles qu’on accompagne sur WeShareBonds, qui font de 3 à 50 millions d’euros. Elle a sa propre équipe qui pilote ça. Il se trouve que comme tu le sais, dans notre modèle à nous, on a un système un peu dual avec à la fois une plateforme ouverte à nos clients, et à côté un fonds de crédit. Et le fonds de crédit est géré par Phillimore, voilà.

Et par ailleurs, le processus de crédit chez nous qui est en partie quantitatif, et aussi en partie qualitatif, sur la partie qualitatif, sénior pour rencontrer les émetteurs, on fait l’APL lorsque ce n’est pas moi qui le fais, aux associés de Phillimore pour aider les équipes de WeShareBonds à finaliser les dossiers crédit. Donc, les entreprises sont pareilles, localisées au même endroit, dans le 7e arrondissement, chez nos amis Bredin Prat et les équipes collaborent au quotidien sur des sujets qui concernent nos émetteurs. Elle ne collabore pas par contre sur les sujets qui concernent nos clients, à savoir les gens qui nous accompagnent sur les opérations d’investissement.

M : D’accord. OK. Et donc… déjà, avant de commencer sur WeShareBonds, j’ai une petite question que j’ai posée un peu à tout le monde. C’est vrai qu’il y a eu un peu d’évolution, c’est comment, toi, tu vois le crowdlending dans quelques années, tu vois, 3 à 5 ans. Quel marché tu évalues, est-ce que ça va vraiment, d’après toi, si tu t’es lancé, c’est certainement le cas, mais :

 

Est-ce que ça va être un très gros marché ? Quels sont les freins, d’après toi, que tu vois aujourd’hui sur ce marché-là ? Vraiment plus un peu macro avant de parler de WeShareBonds.

 

C : Écoute, je suis un peu vieux. Donc, avant de me lancer, je me suis posé quelques questions, qu’il fait bien d’y revenir. Moi, je suis convaincu que le mouvement concernant nos métiers est globalement irréversible et mondial. Le pays qui me semble plus proche et le plus pertinent pour comparer ce qui va se passer, c’est probablement le marché anglais. J’ai bon espoir que d’ici quelques années, on dépasse ici le milliard d’euros prêté aux entreprises. Il y a les différentes plateformes, dont nous, les autres, etc., et qu’ensuite, on atteigne probablement comme c’est déjà le cas chez eux 10 à 15 % du marché, ce qui représenterait chez nous peut-être 5 à 10 milliards d’euros de production.

Je ne vois pas vraiment de raison pour que ça n’arrive pas. Les blocages qui pourraient y avoir par rapport au marché anglais ou les grandes différences peut-être existent. Je pense notamment que chez nous, on n’a pas assez de culture, on va dire capitaliste chevronné au corps du grand public. On est sur une logique du genre qui ont les retraites, qui pour beaucoup d’entre eux travaillent pour l’État, qui ne se posent pas forcément la question au quotidien où placer leur épargne, alors que dans un pays comme l’Angleterre, c’est juste une nécessité.

Et, par ailleurs, la culture économique n’est pas tout à fait la même. Donc, il y aura des différences, notamment, je pense à la partie foule, la France ne sera, je ne pense pas, un pays « très particulier ». Par contre, la France a une vraie culture institutionnelle très forte, avec beaucoup d’institutionnels classiques qui sont devenus des acteurs mondiaux, et qui ont tous à peu près compris partout dans le monde que cette classe d’actifs commençait à être intéressante. Donc, on va avoir en France, probablement, un marché finalement où les plateformes vont originer les dossiers intéressants, comme on peut l’espérer, se combattre sur la qualité des dossiers, les taux de défauts, le service client et des psychologies. On ne fera peut-être pas tous à la fin exactement les mêmes entreprises, pour les mêmes durées et pour les mêmes montants, etc. Mais, à la fin, on va tous probablement avoir, puisqu’il y a ceux qui travaillent, je pense, d’une manière traditionnelle, quelques instits une dizaine, une trentaine, ou peut-être une cinquantaine qui vont nous financer peut-être plus en moyenne que dans beaucoup de pays du monde.

Et, notre combat à nous, ce sera de s’assurer qu’on laisse une part intelligente, une part active au public, et on a plein de freins par rapport à ça. On a un frein culturel que je viens d’évoquer avec toi, on a aussi les freins fiscaux, puisqu’il y avait des gens, lorsqu’ils financent en direct l’IRPP, ça leur fait mal. On a des freins aussi étatiques, puisqu’on est dans un pays où les lois fiscales notamment changent tout le temps. Donc, c’est un peu compliqué de se positionner contre des épargnes institutionnelles, voilà. Et puis, après, on a des freins qui sont aussi liés au fait les banques françaises, on peut en dire ce qu’on veut, mais elles sont globalement plus solides aujourd’hui que les banques anglaises, même si d’une manière générale, elles ne sont pas très focalisées sur la clientèle, qui nous, nous intéresse, eh bien les PME, de 1 million à 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est quand même le gros du bataillon des PME. Elles restent quand même, pour rester honnête, plus actives que leurs consœurs anglaises.

Donc, tout ça, mis bout à bout, je vois une convergence en termes de chiffre relativement similaire, je vois aussi quelques facteurs qui ont un plus, vraiment qui peuvent faire que l’histoire est un peu chahutée d’une manière ou d’une autre, voilà. Et puis, si on regarde des choses qui sont plus proches de nous, on a quand même une diversité d’acteurs chez nous qui ont démarré avec des succès et des situations parfois un peu mitigées, donc voilà, le jeu tel qu’on le voit aujourd’hui ce n’est pas forcément le jeu de demain au niveau des acteurs, et certaines déceptions peut-être rencontrées par certains prêteurs ou peut-être certaines plateformes pourraient être un peu nuisibles.

Et le mouvement d’emportement plus large n’est pas encore totalement avéré. En tout cas, à mes yeux, pour les particuliers tout n’est pas fait, mais il y a quand même des facteurs très satisfaisants, le fait qu’on puisse lever les fonds de crédit, que Lendix, tu as vu ce qu’elle vient de faire avec succès ces dernières années. Le fait que nous, on avait fait une modeste échelle, le fait que les instits s’intéressent à ça, on nous voit nous, tous les jours, nous laisse penser qu’il n’y a aucune raison pour que ça ne se passe pas bien, voilà.

M : Tu as une très grosse tendance à penser, oui, enfin, que le marché sera plutôt institutionnel que par la foule ?

 

C : Elle ne sera pas binaire au 0 /100, mais si je devais pondérer, je ne pas 50/50, ça ne me parait pas très crédible. Maintenant, je peux me tromper et je serai le premier à reconnaitre si tel est le cas, mais ce n’est pas mon pari central. Nous, on va viser un 60/40, 70/30 pour tout un tas de raisons, y compris économique, parce que ça coute effectivement beaucoup moins cher l’argent institutionnel que l’argent des particuliers. Maintenant, il ne faut pas être absurde, il ne faut pas retrouver les défauts du passé avec un système fermé. Ce n’est surtout pas ça qu’on doit créer, bien au contraire. Donc voilà, il faut laisser la place qu’il faut, les moyens économiques qu’il faut.

Et, au bout du compte, comme tu l’as souvent dit dans tes interventions, nous aussi, on veut, si tu veux, être un business profitable. Parce que la pérennité du système, ce n’est pas uniquement faire de la production de crédit, c’est aussi un système à faible marge et de gagner de l’argent. Et ça, ça passe par le contrôle de ce qui coute le plus cher. Et, ce qui coute le plus cher dans une plateforme, c’est beaucoup l’acquisition client. L’acquisition de l’argent qui va s’investir, après, c’est des choses plus classiques liées au personnel et au traitement du risque de crédit. Mais, ce premier élément, il compte beaucoup pour arriver à la profitabilité et la pérennité, voilà.

 

M : Tu estimes le seuil de rentabilité à une centaine de millions, entre 80 et 100 millions ?

 

C : Heu, non. Enfin, en tout cas pas dans le modèle tel que nous on le conçoit. Heu, non. J’espère qu’on sera capable de respecter des chiffres plus raisonnables. Probablement entre 15 et 20 millions, ça serait un objectif raisonnable. Après, pour pouvoir y arriver, ça veut dire qu’on met les choses en place, d’abord, effectivement, on a un mix vente-crédit/ client en particulier qui est adapté. Ensuite, sur les clients particuliers, on privilégie plus la viralité que des opérations agressives, des recrutements où il y a des médias très chers. Enfin, on veut rester dans un système où on est plus dans la fidélisation des gens à terme que sur l’acquisition. Donc, il va falloir qu’on travaille bien dans la durée.

Par ailleurs, on préfère faire des gros tickets plutôt que plein de petits tickets, parce que ça permet de mieux absorber l’analyse crédit et de faire des choses intelligentes et d’absorber le cout des gens qui traitent ces dossiers-là. Enfin, une bonne partie de nos troupes, c’est vrai, ont une initiative capitalistique dans l’histoire, ce qui permet d’avoir une modération salariale tout à fait de bon aloi. Et, enfin, on essaie au maximum, nous, d’être dans un système où on a notre source, tout ce qui n’est pas essentiel, et on essaie intelligemment, de travailler sur un DIF loi intelligent et le moins cher possible, des procèss crédit intelligents et les moins chers possible, les business sur lesquels les gens vont derrière revenir réemprunter.

Parce que ce qu’il y a de plus beau dans le métier du crédit aux PME, c’est que par nature, les PME empruntent régulièrement et tout le temps. Alors, si tu fais du crédit à la consommation, c’est quand même assez rare que tu t’achètes quatre frigos. Donc, à partir de là, c’est à nous d’essayer de créer une mécanique où voilà, on s’adapte à la taille qu’on souhaite avoir, et on devient profitable à cette taille-là, plutôt que de faire une course à la taille en termes de production de crédit qui nous obligera en permanence à investir, et probablement à jamais atteindre un équilibre satisfaisant, parce qu’on doit juste aller trop vite, trop fort. Parce que l’enjeu, il n’est pas là. On ne sera pas le numéro un du marché en taille, ce n’est pas notre objectif.

M : D’accord. Très bien.

C : On n’a pas l’argent pour le faire d’ailleurs.

M : Oui. Alors, il y a un point. On va passer un peu à WeShareBonds, sur votre fonctionnement, il y a ça, il y a notamment donc deux points je trouve assez différenciant, en tout cas avec les interviews que j’ai faites précédemment. Donc, on trouvera peut-être d’autres hein. Le premier, c’est que vous avez choisi l’obligation.

C : Oui.

M : En tout cas, le prêt obligataire. J’aimerais bien que tu nous en dises un peu plus sur ce système par rapport au contrat de prêt et par rapport aux bons de caisse, ce qu’on a beaucoup vu dans le métier ou encore peut-être les minibons.

C : Oui.

M : Et, le deuxième aspect, c’est même si on le connait par l’intermédiaire, je me souviens, parce qu’une fois j’avais utilisé le terme de « mini-Lendix » en faveur de WeShareBonds. Je ne sais pas si ça te fait plaisir ou pas, mais…

C : Je suis ravi, pas de problème.

M : Et donc, voilà, nous expliquer un peu ce principe-là, c’est similaire ou un petit peu différent, et puis, peut-être que tu as d’autres points. Je sais qu’il y a un point, toi, qui te tient à cœur, et aussi, il faudra aussi revenir là-dessus, puisqu’on avait fait une table ronde à bordeaux FinTech. C’est la règlementation, et notamment, avec le statut CIP, statut IFP, je sais que toi, tu tiens un petit peu à ce statut CIP qui est plus compliqué, et voilà. Si tu pouvais nous dire un peu plus sur ces trois éléments, ça serait…

C : Bien sûr. Écoute, quand on a voulu créer WeShareBonds, on s’est posé ces questions-là. Il se trouve qu’on est issu d’une culture société et étude de gestion. Nous l’AMF, c’est un interlocuteur qui nous est plus familier que l’ACPR. L’AMF a une vraie dimension des forces des épargnants. Je trouve que c’était une vraie valeur ajoutée d’arriver à les convaincre, parce qu’il faut les convaincre en préparant le dossier avec un business plan, avec la gestion des conflits d’intérêts, avec les diplômes des équipes, avec la pertinence du business modèle, etc. Il y avait un vrai sujet d’échanges et de pingpong pour monter quelque chose qui avait du sens. Donc, ça, c’était quelque chose qui nous a vraiment pris du temps, certes, mais beaucoup intéressé, d’être dans cette logique purement, on va dire AMF.

Ensuite, il y avait des avantages concrets qu’aujourd’hui on peut vraiment utiliser. On n’est pas limité par cette limite de 1000 euros pour les particuliers qui, je crois, vient de passer, si je ne dis pas de bêtise à 2000. Aujourd’hui, un particulier chez nous, en théorie, il peut aller jusqu’à 1 million, voire depuis quelque temps 1 million et demi. On n’a pas de problématique liée aux personnes morales. Une personne morale, chez nous, peut prendre de 0 à 2 millions et demi si ça lui chante. À nous de vérifier effectivement que sa situation financière et sa connaissance financière est en adéquation avec sa démarche, voilà. Et sur le plan on va dire fiscal, on a effectivement une petite différence qui fera peut-être faire évoluer dans le temps, qui est que nos amis de la créance lorsqu’il y a une perte pour une personne soumise à l’IRPP peut la compenser avec des gains d’autre nature.

Nous, on est une valeur mobilière. Donc, par nature, s’il y a une moins-value, il faut la compenser par une plus-value pour une personne physique. Pour une personne morale, ça ne joue pas. Sa comptabilité à l’IS lui permet de gérer ce problème-là beaucoup plus facilement. Et, pour un institutionnel, ça n’a objectivement pas de contraintes particulières. Pour le but final pour nous qui était de pouvoir finalement à la fois s’inscrire dans un environnement qu’on aimait bien, qui est celui de l’AMF, d’avoir des clients assez libres d’investir et de diversifier, parce que c’est quand même compliqué de diversifier avec des tickets de 1000 euros. Et enfin, vouloir faire plutôt des gros tickets que des petits, c’était un bon compromis. Et, pour préparer la suite de l’histoire qui était les fonds de crédit, personnellement, je me sentais beaucoup plus à l’aise avec un sous-jacent que je comprenais, qui sont les valeurs immobilières avec lesquelles j’ai toujours travaillé plutôt que quelque chose qui me paraissait plus nouveau pour moi, et plus bancaire qui était le contrat de prêt. Même si in fine, la différence finalement est assez ténue pour être honnête.

Après, ce qu’on se projette sur cette histoire de minibons, puisque les bons de caisse c’est mort, on est d’accord, si on se projette sur cette histoire de minibons, je trouve très bien que le législateur ait décidé que ça devienne un statut CIP, ça, c’est super. Ils ont, je pense récupérer l’avantage fiscal lié aux créances qui existaient pour les contrats de prêts, tant mieux pour eux. Ce qui veut dire qu’il faut qu’on s’interroge nous-mêmes sur l’opportunité ou pas, peut-être un jour de faire nous-mêmes du minibon pour nos particuliers qui voudraient avoir finalement un peu plus d’avantages fiscaux que ce qu’on est en mesure de leur proposer. Très sincèrement, on y réfléchit. On va en parler avec notre régulateur le moment venu, voilà. Enfin, moi je trouve que c’est plutôt une législation très positive celle qui est en train d’être faite sur les minibons. Et, le sens de l’histoire me semble utile vu les faibles évolutions qu’il y a eu sur l’IFP, c’est que d’une manière générale, merci, il y a l’AMF. On est plutôt parti pour privilégier le CIP que l’IFP. Je ne serai pas surpris à terme que les plus gros acteurs de l’IFP reviennent ou viennent dans la sphère de l’AMF sachant que le plus gros d’entre eux qui s’appelle Lendix a lui-même une histoire liée à une structure qui s’appelle 123Venture et qui connait parfaitement cet environnement-là, donc qui pourra simplement s’y acclimater s’il le souhaite, voilà.

M : Même si je ne suis pas sûr que ce soit la volonté aujourd’hui, c’est…

C : C’est possible, mais en tout cas s’ils le veulent, ils le peuvent, et il est probable qu’à terme, on soit tous une même et grande famille règlementaire. Ce qui aurait de toute façon plus de sens, voilà. Après, sur l’IFP en tant que telle, écoute, ce qui est positif, c’est que ça permet à des gens en quelques semaines d’avoir un agrément. Donc, pour ceux qui veulent faire du business rapidement, c’est probablement une opportunité. C’est un peu anglo-saxon dans l’âme, parce que c’est finalement très peu régulé. On voit à postériori si les gens ont bien travaillé ou pas. Après, avec le recul, quand on voit le nombre de personnes qui ont eu cet agrément, et finalement, le nombre très limité de sites qui opèrent régulièrement et qui sont actifs, je ne suis pas sûr que ça ait été une super idée. En tout cas, il semble que le législateur ne lui donne pas un avenir radieux en lui donnant des droits on va dire augmentés ces derniers temps. Mais bon, voilà, je le sens comme ça, je peux me tromper. Mais je sens que c’est un peu comme ça que ça se passe quand même.

M : D’accord. C’est un statut facile à obtenir en tout cas.

C : C’était sûr que relativement en parlant, ce n’est pas très compliqué. Maintenant, une fois de plus, l’important, ce n’est pas forcément d’avoir un statut, l’important après derrière, c’est d’assumer ses engagements et de bien travailler. Nous, on se sentait plus à l’aise dans un environnement traditionnel qui est de plus en plus régulé et qui, à mon avis, sera de plus en plus régulé. On a probablement pris un peu d’avance sur certains qui viendront plus tard.

Sur la partie fonds maintenant, tu peux nous expliquer un peu le fonctionnement, les montants…

 

C : Oui oui, bien sûr ! Le fonds est aujourd’hui comme variété créée en fait par les actionnaires de WeShareBonds. On est actionnaire de WeShareBonds, on est détenteur de parts dans le fonds. Et, on met beaucoup plus d’argent dans le fonds qu’on en a mis dans la plateforme. Ce sont tous des clients professionnels au sens de l’AMF, donc c’est une définition un peu barbare, mais on va dire que c’est tous des investisseurs avisés pour faire ça. Les gens qui ont une surface financière, en général non négligeables et beaucoup de gens qui sont issus du monde de la finance. C’est un projet qui a énormément attiré, on va dire des entrepreneurs de la finance ou des anciens banquiers, en tout cas, des gens qui avaient envie, quelque part, de participer au financement des PME à leur façon.

Et ce fonds par nature, il a deux particularités essentielles. La première c’est qu’il est engagé par un comité de crédit indépendant, c’est-à-dire que chez nous les dossiers sont structurés par WeShareBonds, mais l’accord de crédit est fait par un comité indépendant. Et dès lors que ce comité indépendant dit oui, le fonds est engagé jusqu’à 200 000 euros par projet. Ces 200 000 euros, ça peut être au minimum 30 ou 31 % d’un projet ou 100 %. Aujourd’hui, comme on fait grossir notre base client et qu’on ne veut pas d’échec pour nos émetteurs, on favorise des projets de 100 à 200 000 euros. À terme, quand il y aura une animation un peu plus importante au niveau des clients, on a relevé d’autres fonds de crédits, on montera en fait la taille des tickets, et progressivement, on ira chercher 400, 500. Probablement pas beaucoup plus que ça, parce que le cœur du marché il est là, et il n’est pas au-dessus du million, voilà. Progressivement, on va faire monter en taille ce fonds pour accompagner dans des logiques de 60/40, 70/30 la clientèle particulière.

M : D’accord. Le fonds, si tu me rappelles les montants, c’est un fonds qui démarre à 3 millions d’euros, c’est ça ?

C : C’est un fonds, pour être très précis, c’est 3,2 millions d’euros, voilà. C’est un fonds qui a été augmenté avec l’arrivée de nos amis de la Banque Postale. C’est un fonds qui, par nature, est liquide, c’est-à-dire que les gens qui ont investi dedans vont devoir attendre que le fonds soit remboursé pour pouvoir récupérer leurs sous. Il est absolument barbare de WSB 1617, parce qu’il investit en 2016 et en 2017. On est dans une logique de ce qu’on appelle dans notre jargon à nous, les fonds millésimés, c’est-à-dire, on va sortir 1ou 2 ou 3 francs par année pour accompagner la production de l’année, puis on arrête d’investir, et puis, on en lève d’autres, etc. Comme ça, les gens en permanence sont dans une logique d’investissement et récupération de leurs sous, et on va probablement comme nos amis de l’Younited (ex Prêt d’Union), essayer de développer une gamme avec des fonds dits courts, 2, 3 ans de sous-jacents, des fonds dits longs, 5 ans de sous-jacents. Et, puis peut-être à terme, on fera comme eux, des gammes plus ou moins risquées.

Pour l’instant, on a plus envie de partir dans une logique de court et de long, et, chaque année de les proposer aux clients qui ont le droit d’y souscrire, parce que ça pour le coup, c’est une petite frustration personnelle. C’est qu’on adorerait pouvoir proposer ces fonds à tout le monde, parce que ça permettrait aux gens de diversifier très facilement, qui est quand même un sujet essentiel. Mais, pour des raisons règlementaires malheureusement, on ne peut pas encore le faire, mais d’ici quelques années, compte tenu de l’évolution de la taille du marché, que ce soit nous ou d’autres concurrents, on pourra avoir accès à des types de fonds qui seront plus importants en taille, et ce qu’on appelle « retail », c’est-à-dire accessible finalement à tous, et avec des frais de gestion qui doivent être réduits. Là, pour le coup, là où je suis totalement cohérent avec les positionnements de Phillimore, c’est que Phillimore n’a pas vocation à gagner spécifiquement d’argent, parce que Phillimore fait avec ces frais de gestion, c’est d’absorber les couts du dépositaire, les couts du CAC, de l’OUAT, et les couts du valorisateur qui s’appelle MFA, avec ses frais de gestion qui sont très faibles, c’est 0,6 %. Donc, on va aller jusqu’au bout de notre démarche. Essayer de mettre en place un outil pas cher pour que les gens puissent soutenir les PME à leur façon.

Juste la cible, je dirai l’emprunteur de WeShareBonds, je crois que c’est plutôt de la PME. D’ailleurs, de toute façon, tu se sais pas scorer de la TPE.

 

C : Non.

M : Donc, tu peux nous donner des chiffres, c’est quoi leurs chiffres d’affaires en produit LLD ?

C : Oui, bien sûr. Écoute, l’entreprise que nous recherchons, elle fait ou elle va faire 1 million d’euros de chiffre d’affaires dans l’année en cours. Elle est profitable quand on regarde les résultats d’exploitation ou les binder ceux qui aiment les anglicismes, parce que les amortissements ne sont pas forcément très importants. On s’intéresse à des entreprises qui sont généralement plus de 3 ans d’existence, parce que ce qui va avec et avec les chiffres que j’ai cités précédemment, elles sont suivies par la banque de France, et elles sont suivies par les crédits scorers, ce qui nous donne un moyen de pouvoir, ce qu’on appelle « presser nos risques », c’est-à-dire d’avoir une idée du taux de défaut potentiel sur les crédits. Je ne sais pas si je dois faire un cours sur les autres banques de France, mais voilà, c’est quelque chose qui a son utilité, et on se sent à l’aise dans cet environnement-là, parce qu’à partir du moment où tu es dans cet environnement, tu peux essayer d’anticiper un peu les problèmes, et de les intégrer dans le cout du crédit. Eh bien, tu peux gérer en diversifiant ton fonds. Finalement, ton sort du risque moyen est estimé à peu de choses près le taux de défaut théorique que tu devrais avoir. Ce qui permet de rassurer tout le monde, et finalement de ne pas être déceptif par rapport à tes souscripteurs.

Donc, quand les gens investissent individuellement, on essaie réellement de mettre ces éléments en avant. Et, c’est vrai qu’ils doivent gérer leur diversification tout seul, et ça se trouve que ce n’est pas facile. Quand on le fait au travers des fonds, ça se gère automatiquement.

 

Quand tu parles de taux de défaut ou de défaut, d’après toi, quel doit-être ce taux de défaut objectif qui ferait que, un, puisque moi je trouve que c’est un facteur clé de succès de ce marché se développe correctement. Et puis déjà, c’est la même chose, mais que ça soit rentable pour le prêteur lambda, institutionnel comme particulier d’ailleurs.

 

C : Écoute, je pense qu’aujourd’hui, les gens qu’ils soient institutionnels ou personnes physiques, attendent de cette classe d’actifs un rendement intuitivement honnête qui soit de 300 ou 400 pour une base de 3 ou 4 % de plus que des produits « sans risques » à leurs yeux. Vu sont les taux aujourd’hui, ça veut dire que ça nous amène dans les 3,5 – 4 % net. Si on part du principe que le taux aujourd’hui, les PME ont des taux de défaut global sur l’ensemble du portefeuille bancaire de l’ordre de 1 %. Et, que nous, par contre, on va aller dans une zone de risque qui est objectivement plus élevé, on peut estimer peut-être à 2 %. En Angleterre, ils sont à peu près à 1,5.

Moi, j’ai tendance à penser qu’un taux raisonnable de défaut va se situer entre 1,5 et 2 % qu’il faudra défalquer du taux brut qui est proposé aux emprunteurs, et que si on a quelque chose de vertueux qui produit du 4,5 – 5 % net, ce sera formidable, même si ce n’est que du 4 % net, ce sera déjà très bien quand on compare à ce que les gens peuvent objectivement trouver aujourd’hui. Si on est dans cette fourchette-là, on est bien. Maintenant, s’il y a une remontée de détour en Europe qui favorise finalement les gens qui investissent sur les États ou sur les grandes sociétés, on a encore, je pense, une belle marge de manœuvre avant d’être on va dire peu intéressant. Et quelque part, on a 1 ou 2 % avec lequel il faut jouer. Au-delà de ça, compte tenu des taux bruts qui sont valables aujourd’hui entre 6 et 7 %, et du taux de défaut qu’on anticipe à 2 %. On se mettrait peut-être dans une situation où la classe d’actifs sûrement intéressante, c’est la croissance qui est moins forte. C’est un peu comme ça que je vois les choses.

Maintenant, quand on prend le problème à l’envers, si tu regardes un peu comment est composée la strate des 150 000 PME françaises, tu as à peu près un gros 40 % de boites qui sont des boites qui n’ont même pas 0,5 % de taux de défaut par an. En gros, 40 % qui ne sont même pas à 1 % par an, et puis ensuite, encore si tu as les 20% qui restent qui sont beaucoup plus risqués. Donc, c’est possible en étant un peu soucieux de bien faire, et en choisissant bien de tenir ce type de chiffre sur des PME. C’est tout à fait possible.

Comme tu l’as très justement dit, je ne sais pas te faire sur des TPE, parce que malheureusement, il n’existe pas de bases de données objectives et historiques sur cette catégorie d’entreprises. Les banques ont des informations, elles en financent en partie, mais elles ne les communiquent pas. Et, certains chiffres sont effrayants, mais si je n’ai jamais pu les vérifier. On parle de taux de défaut de 5 ou 6 % sur certaines catégories de TPE, et les banques ont tendance à gérer ça en disant, ce n’est pas très grave, parce qu’en face, on a des garanties, de la BPI, des garanties du FEI, des garanties diverses et variées qui sont là pour nous aider à absorber finalement le choc. Ce système de garantie là à ma connaissance, ils n’existent pas sur les plateformes de crédit qui travaillent cette clientèle-là.

Maintenant, il y a surement des astuces et le résultat d’un de nos confrères semble le prouver pour arriver à venir s’en sortir. Je ne les connais pas tous dans les détails, mais j’imagine qu’ils prêtent des sommes qui font que globalement, l’entrepreneur se pose raisonnablement la question de planter le guide ou pas, s’il veut garder sa boite. J’imagine qu’ils prennent des gens qui sont plutôt expérimentés, qui ont du recul sur l’entreprise. J’imagine qu’ils prennent des gens qui ont plutôt plusieurs clients qu’un seul. J’imagine qu’ils prennent des gens qui ont prouvé qu’ils savaient être profitables. J’imagine qu’ils prennent toutes les mêmes tendances que celles qu’on essaie de prendre. Mais, simplement que c’est juste plus dure, parce que le sous-jacent est par nature plus petit, et donc plus petit à la nature de ses biens. C’est plus fragile, c’est plus compliqué, voilà. Et, ce risque-là, j’avoue, je ne sais pas le pricer.

M : D’accord. C’est marrant, tu restes sur des taux à 1,5 – 2 %, est-ce que c’est les taux qu’ont été annoncé depuis le début du crowdlending en France. Les prêteurs ont particulièrement déchanté, parce qu’aujourd’hui, si on fait la moyenne des taux globaux, on ne doit pas être loin des 6 %, il ne faut pas se le cacher ? Puisque ce n’est quand même pas très bon pour le marché. Donc, rester sur 1,5 et 2, ça me semble très objectif hein. J’espère que ça sera le cas, parce qu’on sera tous…il sera toujours possible de le faire mais, aujourd’hui, on constate que sur ce marché-là, ce n’est pas le cas. En tout cas, pas aujourd’hui.

C : Oui. Enfin, après, on a eu cette discussion à plusieurs reprises. Je pense que, comme on dit en anglais, il ne faut pas mélanger les pommes et les poires. Et là-dessus que personne ne s’offusque pour les poires. Mais, quand on regarde, une fois de plus, juste simplement les 130 milliards que les banques prêtent à 150 000 PME françaises. On a entre 0,5 et 1,5 % par an de taux de défaut. Voilà, ça, c’est une réalité de marché. Si on commence à s’intéresser à ce segment dit TPE, qui est en fait, paradoxalement, le segment qui est le plus présent sur les plateformes de crédits, parce que les tickets sont petits, parce que c’est plus facile, parce qu’il y en a trois millions alors qu’il y en a 150 000 PME.

Bref, toutes les conditions sont réunies pour ça. Oui, effectivement, on a probablement et certainement les chiffres que tu cites, mais on parle objectivement, pas du tout à mon avis de la même chose quoi. Quand tu décides, je vais donner des exemples qui sont assez parlants, si tu regardes les grandes catégories de note de crédit de la banque de France, une fois de plus, ce n’est pas une religion, et je ne suis pas sectaire, mais ça donne des idées. Tu as ce qu’on appelle la note 3 qui sont les meilleures notes. C’est-à-dire, sur 3 ans, tu devrais être à 0,1 % de taux de défaut. Il y a ces 35 – 40 % des boites. Et, celles qui se baladent entre 4 et 4 plus, le pire qui puisse t’arriver, ça doit être du 4 ou du 5 % de défaut sur 3 ans, et là encore, ça veut dire même pas 1 % par an, 1,3. Tu en as pareil encore un gros 40%.

Donc, la difficulté aujourd’hui, ce n’est pas nécessairement, je pense, sur une quotité de 50 ou 100 prêts PME, de faire 1,5 ou 2 %. La difficulté aujourd’hui, c’est plutôt de constituer le portefeuille de 50 ou 100 PME qui vont venir chez nous pour chercher un complément de financement. Et, par nature, le fait que toi, tu prêtes sans garanties, le fait que tu rajoutes de la dette, augmente effectivement le risque de l’entreprise, mais ça se contrôle. Et ça, il faut quand même rester dans des notions de bons sens, et je ne crois pas que les quelques acteurs qui font de la PME aujourd’hui, je n’ai pas eu le sentiment qu’ils étaient nécessairement très agressifs, et qu’ils avaient des statistiques de défaut on va dire importantes. Les gens auxquels tu fais référence m’ont l’air d’être dans la typologie citée au début de la discussion, voilà. Et, comme je ne veux pas te faire de publicité négative, et que tout le monde sait de qui on parle, pour l’essentiel, voilà. Après si on retraite de ces gens-là, peut-être que l’image n’est pas tout à fait la même.

M : C’est très clair, c’est très clair. Ça te convient, j’ai perdu le fil, j’en suis désolé, je voulais te poser une question là-dessus. Si vous avez des questions d’ailleurs, n’hésitez pas, parce qu’en fait, il y a du monde en ligne, mais je ne vois aucune question. Je suis assez étonné. C’est peut-être que le chat ne marche pas. C’est bien dommage. Oui, alors, je vais revenir sur, du coup, le deal qui était annoncé la semaine dernière hein, si je ne me trompe pas.

 

Donc, la Banque Postale qui est entrée au capital de la plateforme, déjà, je trouve très bonne nouvelle pour vous bien sûr, mais aussi pour le marché.

 

C : Enfin, clairement, moi, j’ai trouvé que c’était un signal très positif pour le marché, parce que c’est une banque, et je crois que c’est la première fois qu’une banque arrive au capital d’une plateforme. Même s’il y a eu un premier partenariat banque-plateforme, avec Hello Bank et Credit.fr, mais là, c’est vraiment une participation. En plus, une participation dans une plateforme qui est quand même toute jeune. Enfin, pour le moment, il n’y a pas beaucoup de track record sur WeShareBonds, et voilà. Et est-ce que tu peux nous dire donc, nous dire un petit peu comment se passait ce partenariat, enfin, qu’est-ce qu’une banque comme la Banque Postale peut attendre d’un tel partenariat, même si c’est plus évident de voir ce que vous, vous avez en attente. Mais, en tout cas, s’ils vont proposer, et eux, ce qu’on attend aussi de leur côté pour que ça soit très clair.

C : Oui, bien sûr. Il y a plusieurs questions que tu as posées successivement. Certaines, je n’ai pas nécessairement la réponse, parce que la Banque Postale devrait peut-être plutôt s’exprimer à ma place. Mais, c’est vrai qu’on peut légitimement se poser la question. Finalement, pourquoi des gens qui ont quatre mois d’existence auraient le droit d’avoir un institut… enfin, une banque à leur capital, et bénéficier de la confiance de cet acteur-là. En fait, la réponse probablement, mais tu pourras la valider avec eux, c’est que, si tu veux, ils se sont « retrouvés dans un environnement qui leur parlait », c’est-à-dire que les gens qui ont monté la plateforme, du moins, ont fait du crédit dans leur vie. Les gens qui ont monté la plateforme, dont moi, ont fait pendant une quinzaine d’années du private equity sur des PME. Ils ont pu regarder le track record de nos opérations , ils ont pu regarder comment on avait accompagné ces entreprises, ils ont pu voir qu’on était capable d’avoir un Deal Flow, ils ont compris la démarche qui avait été la nôtre, et la motivation qu’on avait à développer cette activité pour rendre service à un sous-jacent dans lequel on croyait vraiment.

Il se trouve que par ailleurs, s’ils ont fait cette démarche-là, c’est qu’ils croient en le développement de ce type d’investissement dans les PME. Et, par transitivité, pas dans les TPE, voilà. Et, qu’ils ont voulu auditer le processus crédit, ils se sont retrouvés là-dedans parce que finalement, il y a du quali, il y a du quanti, il y a un comité de crédit avec des gens indépendants, un processus qui ressemble beaucoup à ce qu’ils connaissent. Donc, sur pleins d’aspects, ils se sont retrouvés chez eux, simplement, ils ont trouvé que c’était plus moderne, plus rapide, et probablement, plus autonome et indépendant que s’ils le développaient probablement eux-mêmes, puisque les qualités humaines et techniques qu’il faudrait qu’ils rassemblent, l’argent peut les acheter. Ce que l’argent n’achètera pas, c’est l’envie d’être à 9 heures du soir, et à parler de ce projet-là, et de s’investir tous les jours de la semaine et de monter une équipe et de voir les bons jours comme les mauvais jours. Et, donc ça, clairement, c’est probablement ça qui a joué.

Maintenant, quel est le sens de ces fiançailles ? Il ne s’agit pas d’un mariage, ils ont pris 10 % du capital, c’est du donnant-donnant, mais c’est du donnant-donnant intelligent, c’est-à-dire que la stratégie de la Banque Postale, ce n’est pas un secret. C’est désormais de se développer sur les PME, ils sont relativement plus présents.

M : Bien sûr.

Ils sont en train de former 1000 personnes pour qu’ils puissent accompagner les professionnels, ce qu’ils appellent les PME dans les bureaux de poste et dans les centres d’affaires, donc c’est une vraie volonté. Ils ont une direction qui est quand même très atypique, très agressive. Qui aurait pu croire que la Banque Postale il y a 10 ans se retrouverait à être une Banque corporate, pas grand monde. Les gens qui animent cette boite sont finalement avec des réseaux hiérarchiques très courts, pour moi qui étais banquier, je n’ai vu ça qu’en banque d’affaires, les banques de réseau, je n’ai jamais vu ça. Donc, très réactif par rapport à une banque traditionnelle. Ils ont beaucoup d’argent, beaucoup de liquidité qu’ils souhaitent investir. Pour eux, c’est un axe majeur de développement.

Je ne pense pas très sincèrement que WeShareBonds va faire le job pour le ramener des milliers de PME qu’ils ont envie d’avoir, mais on fait partie d’un tout qui justifie leurs démarches. Après, concrètement, qu’est-ce qu’on attend l’un de l’autre ? Eux, aujourd’hui, voudraient, je pense, développer leur offre de crédit aux PME y compris en ayant une partie de crédit qui ne soit pas sécurisé sur des actifs, et qui soit un peu une forme de dette subordonnée, puisque par nature, ce qu’on fait, qu’il soit mis à disposition de leur client, mais aussi à termes de leur prospect, puisqu’ils ont envie de grossir. Nous, de notre côté, ça nous permet d’avoir éventuellement un DIF flow qui vient en partie de nos amis de la Banque Postale, et donc d’avoir une connaissance de leur client qui sera plus forte que celle venant de quelqu’un qui débarque sur la plateforme, puisqu’ils auront un historique, des flux, une connaissance de l’entrepreneur.

Donc, sur la partie PME, on est là pour faire du cofinancement, on est là pour proposer une offre plus large aux clients, et peut-être dans une certaine mesure, si l’emprunteur le souhaite lui proposer de se faire éventuellement bancariser plus qu’il n’avait probablement l’intention de le faire au départ à la Banque Postale. Mais, on est fondamentalement pas là pour pousser les produits de la Banque Postale. On est là pour faire quelque chose d’intelligent qui, à la fin des fins, permet à l’émetteur d’avoir un meilleur deal, et à nos prêteurs à nous, qu’il ne faut jamais oublier, d’avoir un prêt bien foutu, voilà. On n’a pas envie de se retrouver dans une situation où on a monté une dette n’importe comment avec la Banque Postale, et ensuite, on va gérer des défauts avec eux en haut, nous, en bas. Ça ne me parait pas terrible ! Donc, on a une bonne intelligence de chaque côté.

Chacun garde la maitrise de son crédit. Chacun décide s’il veut aller sur une opération ou pas. Et là où ils sont bons camarades, et ça faisait partie de l’état d’esprit du projet, c’est qu’ils vont nous aider à financer les opérations en investissant dans les fonds de crédit. Donc, ils ont confiance à ce qu’on est en train de faire, et ils nous accompagnent là-dessus. Ils vont, je pense, pouvoir nous aider sur toutes les logiques de distribution de ces fonds, je ne vais pas vous embêter sur le fait que la Banque Postale est un acteur très fort sur la partie Asset management, qu’ils ont aussi une banque privée qui s’appelle la BPE. Donc, ils ont des leviers pour nous aider à démocratiser, distribuer ou élargir la distribution de nos fonds de crédit. Donc, il y a plein de choses intelligentes qu’on peut faire ensemble. Maintenant, une bonne partie de ces choses, il va falloir les mettre en œuvre. On va tester les priorités de chacun, et ça ne va pas se faire en trois jours.

Donc, on est sur un programme de quelques mois, et on va se voir à priori tous les mois pour avancer patati patata. Mais voilà, ce qui était important dans ce truc, c’était qu’on partage une vision du marché, qu’ils aient confiance en équipe, que nous, on ait confiance dans leur volonté de développer le segment PME dans l’analyse crédit, ce qui peut aller de soi vu que c’est quand même une banque, qu’on ait envie de faire des choses ensemble, parce qu’humainement, les équipes qui se sont croisées ont trouvé qu’elles s’entendaient bien, histoire de tester des choses qui n’ont pas forcément super bien marché au départ, et qu’on participe d’une ambition commune qui est d’essayer de faire quelque chose finalement d’assez rapide, sympa, et utile pour les gens qu’on sert en priorité, à savoir nos épargnants et nos PME. Et ça, pour le cout, ils étaient dans cette humeur-là.

Et je suis persuadée que ce qui nous est arrivé à nous, va arriver à d’autres. Je pense que contrairement à ce que notre leader a pu dire récemment à Bordeaux, le moment d’observation entre les plateformes et les banques est en train de passer. On est en train de passer à autre chose, et certaines d’entre elles vont être rachetées, financées, accompagnées par ces acteurs-là. Ça parait évident, parce que de toute façon, ils ont tous un problème qui ne date pas d’hier, et qui est mondial, c’est qu’ils ne savent pas réellement accompagner les petites boites. Après, chacun met le curseur où il veut. Nous, il est entre 1 et 5 millions, eux, certains le mettent en dessous. Tu as fait mention de partenariat avec Hello Bank. Moi, l’interprétation que j’en ai, c’est que la BNP fait un test, sonde, apprend, regarde, mais ne s’implique pas plus que ça, parce qu’ils ne mettent pas de sous dans la plateforme. Ils ne mettent pas de sous vraiment important là-dedans. Mais, en même temps, ils mettent leur réputation en jeu, parce que c’est quand même leur client. Donc, ce n’est pas rien.

Donc, tu as raison, ce n’est pas rien du tout, et donc voilà, je sens que l’état d’esprit évolue favorablement. Et ce pays, la France, est formidable ! C’est-à-dire que c’est au moment où de l’autre côté de l’Atlantique, on dénonce les excès des FinTech, la bulle, le surenthousiasme, des attentes pas forcément délivrées sur des algorithmes, et tout. Et, quelque part un petit down du métier. Paradoxalement chez nous, eh bien finalement, les sceptiques de toujours se disent : « Ah, mais finalement, ce n’est peut-être pas si mal ce truc ! » Mais, de toute façon, si on le fait en interne, ce n’est pas forcément la meilleure option.

Après, quand on s’appelle SocGen et BNP, peut-être que c’est compliqué de ne pas le faire en interne, et on verra comment ils aviseront. Mais, voilà, nous on voulait quelqu’un qui n’est pas touché à 2007 – 2008, qui soit ambitieux sur ce segment-là. Cette personne est venue vers nous, c’est comme ça que ça s’est fait. C’est tant mieux, et moi, j’espère qu’on ne sera pas les seuls, voilà.

 

J’imagine que c’est un partenariat quand même qui, à mon avis, se discutait déjà avant que la plateforme soit lancée, puisqu’on ne fait pas un partenariat comme ça en quelques jours, n’est-ce pas ? Ton sourire m’en dit déjà davantage, donc ça devait être déjà bien prévu depuis longtemps, et fait d’annonce maintenant, c’est très bien.

 

Deuxième point que je n’arrive pas à moi, et sur le forum, certains se sont posés la question, c’est quand tu es une banque comme ça, tu n’as peut-être pas la réponse, tu n’as certainement pas la réponse, c’est comment tu peux proposer à tes clients une offre, je dirai complémentaire, à part, et du cofinancement, tu l’as très bien dit, mais de dire, moi je te finance à aujourd’hui, moins de 1 % ou tout juste 1 %, dans un cas et non, je vais te proposer un service à 7 %, 8 % dans un autre cas, et du coup, je dirai la conséquence de ça et le risque de ça, c’est est-ce que ce n’est pas les bons dossiers. Je suis une banque, je me les garde, et les mauvais, je les envoie sur la petite plateforme ou pas.

C : C’est ça. Comment te dire, je pense que c’est la question évidente qui revient sans arrêt, et qui me parait légitime. Mais, ce serait probablement ne pas prendre en considération le fait que la petite plateforme, quand elle met son argent, et qu’elle ne vit pas uniquement de placements et devises, donc elle se sent directement concernée par le crédit qu’elle réalise, ce qui est notre cas, comme vous le savez tous.

Par ailleurs, qu’elle essaie de faire un travail de crédit le plus transparent et le plus professionnel possible. Finalement, la question, ce n’est pas tellement de savoir si on lui envoie des mauvais dossiers et qui les lui envoie, c’est surtout, ils voudront savoir, c’est est-ce qu’elle est capable de faire juste les bons. Donc, est-ce que la Banque Postale est capable de nous envoyer des mauvais dossiers, c’est possible. Est-ce qu’aujourd’hui, on reçoit sur le site des mauvais dossiers ? Oui. Est-ce qu’un Deal flow naturel, on en reçoit aussi ? Tout à fait. Notre job, c’est de faire le tri là-dedans.

Certaines plateformes vont faire 1 ou 2 % des dossiers qu’on leur présente. D’autres en feront un peu plus, voilà. Je ne pense pas que l’accord avec la Banque Postale jouera grand-chose à ça. Après, comme je l’ai dit tout à l’heure, le problème essentiel de la relation avec la Banque Postale, c’est une relation de respect, c’est-à-dire que chacun est libre de sa décision de crédit. Chez nous, le comité de crédit est resté indépendant. Chez eux, évidemment, je me voyais assez mal, arrivé à la direction générale de la Banque Postale en leur expliquant comment on faisait un crédit. Assez curieusement, je crois que ça n’aurait pas été bien vécu. Donc, chacun fait son métier.

Après, on ne vend et on ne propose pas la même chose. Effectivement, l’objet de la Banque va être de prêter des montants prudents en termes de montant absolu par rapport aux critères financiers des boites, de prendre des garanties comme les autres, ils n’ont pas changé, d’essayer de faire que grâce à ça, ils se refinancent facilement à la BCE. Et, en tant que tel, je pense que la Banque Postale ne va pas vraiment être innovante par rapport aux autres. Là où elle est un peu innovante, c’est qu’elle se dit, bon, sur les petites boites, certaines vont avoir besoin d’un peu plus d’argent. Est-ce que ce un peu plus d’argent on pense collectivement, quand c’est un client de la Banque Postale, c’est-à-dire eux et nous, que WeShareBonds aurait intérêt à le faire. Et, est-ce que WeShareBonds est prêt à le faire ? C’est plutôt dans ce sens-là que la question va se poser, sachant qu’on travaille sans garantie, comme vous le savez tous, voilà.

Dans le sens inverse, lorsque nous, on reçoit une entreprise et qu’on voit qu’elle a des dettes qui ne sont pas forcément chères, mais mal foutues, avec tous les amortissements dans deux ans et rien pendant l’année prochaine, enfin des trucs juste mal foutus, parfois, on dit simplement à nos émetteurs, il faudrait peut-être messieurs refinancer ça, et repartir sur des profils plus raisonnables. Peut-être qu’il y a des dettes qui ne nécessitent pas nécessairement que vous mettiez tout en garantie. On a un échange en fait avec nos émetteurs.

Au jour, ce qui pourrait arriver demain, c’est que constatant que finalement, l’émetteur n’est pas forcément ravi de l’accompagnement bancaire qui lui est proposé, parce qu’on parle de ses lignes de découverts, on parle de sa relation bancaire. Nous, on a tout intérêt vous savez à ce que ces entreprises, elles soient bien avec leur banque, parce que quand elles sont bien avec leur banque, s’il y a un coup de mou, il y a des lignes de découvert, il y a du factor. Enfin, on a tous intérêt, en fait, à ce que l’on soit plusieurs sur la liquidité de l’histoire. On n’a pas vocation à faire 100 % du business, loin s’en faut, et quand on voit qu’ils ne sont pas très heureux, et ça arrive plutôt souvent, la question qu’on pourra se poser demain, c’est de se dire, bah, vous n’êtes peut-être pas très heureux avec votre relation, vous savez qu’on a un lien avec la Banque Postale, est-ce que vous souhaitez, mais vous n’êtes pas obligés que l’on crée une passerelle et que vous alliez voir ces gens-là pour voir s’ils peuvent vous proposer mieux. Mais, ce qu’ils vous proposeront, ce sera la même chose que vous proposaient les autres. C’est-à-dire du crédit sur actifs, du DAI, du factor, du crédit-bail immobilier, des choses que nous, de toute façon on ne propose pas. Et au passage, si vous faites tout refinancer par eux, de toute façon, nous, on tiendra compte de votre situation financière en toute transparence avec nos clients, et ça ne changera pas grand-chose pour nous.

L’enjeu sera toujours, combien tu rembourses dans 2 ans, dans 3 ans ? Est-ce qu’il y a de quoi nous rembourser nous ? Est-ce qu’il y a de la place ? Est-ce que ç’a été bien fait ? Etc. On restera toujours dans une logique, voilà, on va se protéger nous avant de protéger qui que ce soit d’autre. Mais, on le fait avec des gens qui, on pense qu’on peut avoir spontanément de la confiance et du respect, et qui ne sont pas nécessairement d’ailleurs les mieux, disons dans toutes les situations, et ce n’est pas notre objectif. On n’a pas à se transformer en empruntis de la Banque Postale. Ce n’est pas ça notre job.

 

M : D’accord, ce n’est pas très loin. Écoute, je crois qu’on va toucher au but. On n’a pas beaucoup de questions, mais on a une, et c’est vrai que j’avais remarqué ça. Je n’ai pas posé la question. Donc, il y a Thomas qui nous dit, sur WeShareBonds, au moment du test d’éligibilité, il y a entrée au capital. Et donc, il pose la question :

 

Est-ce que vous préparez du crowdequity ?

 

C : Alors, on s’est réservé la possibilité de le faire depuis le début. Mais, ce n’est pas notre priorité. On va voir comment évolue la fiscalité, notamment l’ISF, dans les mois qui viennent compte tenu des discours plus ou moins velléitaires des gens qui sont sensés nous gouverner. Ce qu’on fera si on fait du capital, c’est qu’on restera sur la même cible d’entreprise, donc de PME. Et, on l’utilisera dans une logique où quelque part, on leur proposera de renforcer un peu leur fonds propre pour avoir du crédit moins cher, pour avoir une approche plus simple au monde du crédit, voilà. Et dans un cadre à priori fiscal, c’est-à-dire des investisseurs qui veulent défiscaliser pour de l’ISF. Mais, si on le fait, ce ne sera pas avant le printemps. On ne mettra à priori pas de fonds comme on le fait pour le crédit à côté. Ce sera beaucoup plus finalement simple, et probablement, relativement marginale en termes de taille par rapport au reste du business.

Il se trouve qu’entre temps, par ailleurs, le législateur a rien trouvé de mieux que de dire que quand on était CIP, on pouvait faire des obligations convertibles, des trucs et des machins. Donc, finalement, il a UN peu rebattu les cartes. Ils nous obligent à réfléchir, mais voilà, la priorité, le gros du business, c’est le crédit, le crédit et le crédit. C’est une porte ouverte, mais pour l’instant, elle n’est pas prioritaire

 

M : D’accord. Bon, écoute je crois qu’on va pouvoir s’arrêter là, si on n’a plus d’autres questions. Je voulais juste préciser, parce que tout le monde n’a peut-être pas vu que vous aviez passé le seuil mini à 50 euros je crois, par projet. Donc, ce qui peut permettre à ceux qui étaient septiques avant cette interview. Si cette interview leur a plu, pourquoi pas d’aller tenter l’aventure et d’essayer la plateforme. Ça, c’est le premier point, parce que tout le monde ne l’a peut-être pas vu. Je sais que ça avait été reproché au début sur le forum, puisque c’était un minimum de 200 euros à l’époque. C’est que les prêteurs, ils aiment bien tester avec des petits montants. Voilà. Et, puis, donc, cette interview, elle sera en replay sur le blog. Et puis, je pense que si d’ici là, il y a des questions, je crois que Yuan vient régulièrement sur le forum y répondre, sur l’agrégateur parler des projets, et puis, je pense que vous êtes souvent à recevoir des emails ou des appels téléphoniques chez vous. Oui, on va répondre à toutes ces questions.

C : On reçoit même des gens physiquement. Il n’y a pas de problème. S’ils viennent de votre part, ils seront forcément les bienvenus.

M : C’est vrai que les locaux sont sympas, ça vaut le coup d’y aller. Eh bien, Cyril, je te remercie pour cette interview un peu sans langue de bois. Je te garde juste là, le temps que je coupe le truc. En tout cas, merci à tous, et puis à très bientôt pour une prochaine interview.

C : Bonne soirée ! Au revoir à tous.

M : Allez, au revoir.


 

Une réponse à “Interview de Cyril Tramon – WeShareBonds – Replay du Jeudi 3 novembre 2016 à 20h15”

  1. HS1

    Personnellement je trouve le personnage très crédible et à l’écoute des crowdlender je pense que cette plateforme sera toujours là dans 3 ans donc je me suis inscris sur cette plateforme .je prendrai 4 tickets à 50 et un cinquiéme pour partie financé par le Bonus,
    Vu la qualité moyenne des projets je prends le risque ..et plus si sérieux se confirme dans le temps.

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