Bilan / Retrospective du crowdlending français en 2017

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L’année 2017 a certainement été une année mitigée pour le crowdlending en France. Cette fin d’année est l’occasion d’en faire le bilan et la rétrospective avant d’attaquer de plein fouet l’année 2018 …

 

L’évolution du marché en 2017

 

Le crowdlending aura permis de financer près de 121 M€ en 2017 contre 83 M€ en 2015, soit une progression de 46 %. Près de 700 projets professionnels ont ainsi pu faire appel à la foule pour voir le jour. Contrairement aux prévisions, aucune plateforme n’a disparu au cours de l’année. Nous avons même vu la naissance de nouvelles plateformes tel que Solylend ou encore Agrilend par exemple. On notera d’ailleurs la spécialisation de ces dernières afin de se différencier dans ce secteur quel que peu encombré.

 

L’évolution de la réglementation

 

A la suite de la création des minibons en 2016, la réglementation a évoluée pour permettre la déductibilité des pertes des intérêts futurs sur cet outil financier. En contrepartie, un plafonds de déductibilité de 8 000 € a été instauré.

Pour rappel les pertes en capital sont déductibles des intérêts futurs depuis le 1er janvier 2016 sur les contrats de prêt.

L’instauration prochaine de la flat tax devrait avoir un nouvel impact sur la situation fiscale actuelle.

 

Les faits marquants en 2017

 

Contrairement à ce que j’avais évoqué l’année passée, nous n’avons pas constaté de disparition de plateforme au cours de l’année 2017.

Au contraire l’année 2017 a permis d’assister à de belles levées de fonds. HelloAsso a notamment levé 6 M€ auprès de plusieurs caisses du Crédit Mutuel, Younited Credit a levé 40 M€ sans oublier WeShareBonds (2 M€) et Bolden (?) qui ont levé auprès de business angels

Après avoir assisté aux 1ers partenariats banque / Plateforme en 2016, Nous avons assisté à de véritables rapprochements en 2017. En effet, alors que le groupe KisskissBankBank est entré dans le giron de la Banque Postale à hauteur de 100 %, la plateforme Credit.fr a été reprise par Tikehau.

Encore plus qu’en 2016, ces partenariats démontrent une institutionnalisation de ce marché, les banques n’étant pas les seules à s’intéresser à ce secteur. On peut notamment citer les assureurs (AVIVA, AG2R, … ), les fonds ( Eiffel, Tikehau, … ) mais aussi la BEI par exemple qui a prêté 18,5 M€ sur la plateforme Lendix.

Par ailleurs la plupart des plateformes devraient développer leur propre fonds de dette à l’instar de Wesharebonds, Credit.fr, Bolden, …

Enfin l’internationalisation des plateformes a débuté en 2016 et devrait s’accélérer au cours de l’année 2018. Ainsi Lendix est désormais présent en Espagne et en Italie, comme Younited Credit, et devrait rapidement s’étendre à d’autres pays.

 

L’explosion des taux de défaut

 

Malheureusement l’année 2017 a aussi vu les taux de défaut exploser. A date les taux de défaut en nombre sont les suivants (d’après l’agrégateur) :

  • Lendopolis : 15,25 %
  • Unilend : 10,94 %
  • Prexem : 10,77 %
  • Pretup : 9,76 %
  • Bolden : 6,06 %
  • Lendix : 3,12 %
  • Credit.fr : 2,38 %

On peut aussi signaler le taux de défaut incroyablement élevé de « Feu » Finsquare, qui doit désormais représentait plus de 30 %des dossiers financés.

Espérons désormais pour les prêteurs, qu’en 2018, les plateformes ne privilégieront pas le volume au détriment de la qualité !

Une réponse à “Bilan / Retrospective du crowdlending français en 2017”

  1. etienne2803

    Merci Mathieu pour ce bilan du crowdlending.

    Bonnes fêtes de fin d’année à toi aussi 😉

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  2. Jartin35

    Bonjour,
    J’ai un problème avec votre dernière partie sur l’explosion des taux de défaut.
    D’où viennent les infos ?
    Car pour Unilend justement si on se base sur leurs statistiques de leur plateforme, leur taux de défaut en nombre est de 8,74% et sur l’année 2016 il n’est que 5,15% et même 0% sur l’année 2017.
    Sur Prexem : taux de défaut de 3,1%, 3,3% en 2016 et 0% en 2017
    Donc si on analyse cela, le résultat est bien différent : « Espérons pour les prêteurs, qu’en 2018, les plateformes CONTINURONT de privilégier la qualité au volume. »
    Je ne sais pas comment fonctionne votre agrégateur mais ne serait-il pas plus juste de se basé sur les stats des plateformes vu qu’ils ont maintenant uniformisés leurs données ?
    OU alors leurs données sont fausses et on ne peux plus se fier à rien…

    Cordialement

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  3. Teodoro

    @Jartin35: je viens d’aller justement sur la page statistiques d’UNILEND.
    Je vois (taux de défaut en nombre):
    2013/2014: 16.88%
    2015: 12.5%
    2016: 5.15%
    2017: 0%
    Le 8.74% est le taux de défaut en nombre sur toute la période (2013-2017).
    Un taux de défaut n’est significatif qu’une fois que les prêts sont terminés. En effet, sauf cas exceptionnel ou énorme erreur d’analyse, un emprunteur ne fait pas défaut dans les premiers mois.
    Donc aujourd’hui, vue la durée moyenne je dirais que seuls les chiffres de 2013/2014 et 2015 sont significatifs. Et ce n’est pas brillant du tout – rappelons que l’objectif initial de défaut était de 2%…
    A noter également: pour UNILEND, défaut = procédure collective ou retard de plus de 180 jours – Donc même si un entreprise ne paie plus depuis septembre 2017, elle n’est pas encore considérée comme en défaut. L’agrégateur considère une entreprise en défaut dès qu’elle est en retard sur une échéance. L’écart s’explique donc probablement par là. Personnellement, je considère que les chiffres « agrégateur » sont plus « réels » que ceux d’UNILEND, à cause de ce décalage de 6 mois, mais bon, c’est une question de point de vue.
    Cordialement

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  4. Jartin35

    @Teodoro Merci tes explications.
    Après vu que 2013/2014 correspond au début du prêt participatif en France, il est plutôt normale d’avoir beaucoup de défaut de part le manque de compétence (peut être) des analystes, ou de part la recherche de la très bonne affaires à ce moment là (taux élevé) plutôt que du placement « assez sécurisé » que représente le crowdlending actuellement je pense. De plus si on prend ces chiffres là, s’est pénaliser ce site par rapport aux autres vu qu’il a été l’un des premiers en France (si je me trompe pas).
    Je te l’accorde que 180 jours c’est énorme pour déclarer que le projet est en défaut, je n’avais pas fait attention à cet élément et je pensai que c’était 60 jours. Par contre de même que déclarer un projet en défaut pour un retard de quelques jours, c’est un peu abusé. il est juste en retard 🙂 . Il faudrait une moyenne des deux versions du coup.

    Cordialement,

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  5. JAMES alain

    Bonjour,
    Sur le point des taux de défaut, je crois comprendre que les taux indiqués sont le nombre de dossiers / au stock de dossiers. Pouvez vous m’indiquer si vous avez des statistiques plus précises, c’est à dire encours en défaut/ encours des prêts. Le premier indice semble juger de la qualité de sélection des projets; quand au second déterminera plutôt la viabilité de la plateforme
    Merci

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